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À L’Enfant

Dans ‘À L’Enfant’, Alain Bosquet nous invite à réfléchir sur notre passé à travers une série de lettres adressées aux différentes facettes de son enfance. Écrit dans un contexte où l’identité personnelle et collective est mise en question, ce poème révèle la lutte entre le souvenir et l’oubli. Avec une plume sincère, Bosquet capture l’essence de l’enfance et son impact durable sur notre vie adulte.
J’écris à l’enfant russe que j’étais autrefois.
Pas plus haut que trois puces, il me répond, narquois : «
Je dors dans ta poitrine ; pourquoi me déranger ? »
Aussitôt je devine qu’il m’est un étranger.
J’écris à l’enfant corse que j’étais autrefois.
Pas plus lourd qu’une écorce, il me répond, narquois : «
Je rêvais dans ton crâne ; pourquoi m’as-tu chassé? »
Pardon, je me condamne à l’oubli du passé.
J’écris à l’enfant tchèque que j’étais autrefois.
Plus dodu que pastèque, il me répond, matois : «
J’habite en tes entrailles; est-ce un malentendu ? »
Il faut que je m’en aille : cet enfant est perdu.
J’écris à l’enfant basque que je n’ai pas été.
Petit comme son casque, il répond, irrité : À
Sais-tu qui est mon père? »
Je ne suis pas content car je dois contrefaire la mémoire et le temps.
Ce poème nous pousse à considérer comment nos souvenirs façonnent notre identité. N’hésitez pas à explorer davantage d’œuvres d’Alain Bosquet pour découvrir ses réflexions sur la mémoire et le temps.
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