Le poème ‘Canidie’ de Catulle Mendès, extrait de son recueil ‘Philomèle’ publié en 1863, nous plonge dans un univers où l’amour et la mort s’entrelacent. Ce poème captivant explore les thèmes de la passion torturée et des forces obscures qui habitent l’âme humaine. Avec une richesse d’images et de symboles, Mendès offre une réflexion intemporelle sur la beauté et la douleur de l’amour.
I
Je suis un rameau sec durci par trois hivers.
Et qui donc mâa ravi lâÃĒme ? Câest Canidie,
Câest vous, ange fatal, charmeresse aux yeux verts !
Jâai bu tous les poisons de votre perfidie,
Et, domptÃĐ par un charme adorable et pervers,
Spectre que le tombeau lui-mÊme rÃĐpudie,
Horrible, mÃĐconnu, je me jette à travers
La fange, sous les pieds de la foule ÃĐtourdie,
RouillÃĐ comme un vieux sou sans face ni revers !
Mais je veux vous maudire en quelque psalmodie
Avant que mon corps soit la pÃĒture des vers,
Et câest pourquoi, mon cher amour, je vous dÃĐdie
Ces poÃŦmes sur deux rimes, en treize vers.
II
Blanche et vague parmi les ombres ÃĐtoilÃĐes,
La Nuit au front pensif sâaccoudait sur les monts,
Et lâon voyait dans lâair de sinistres volÃĐes.
Le feu follet, cette ÃĒme ÃĐclose des limons
ObscÃĻnes, prÃĻs des lacs, dans les basses vallÃĐes,
Fuyait devant lâessaim nocturne des dÃĐmons.
Le Succube aux yeux verts rÃīdait par les allÃĐes,
ÂŦ Qui donc ose troubler la paix oÃđ nous dormons ? Âŧ
Chanta le chÅur des morts sous les blancs mausolÃĐes.
ÂŦÂ Câest moi, dit-il. Mon souffle a tari vos poumons,
Mais vous mâaimez encor sous les pierres scellÃĐes. Âŧ
ÂŦ Il est vrai, rÃĐpondit la tombe, nous tâaimons. Âŧ
Le Succube, en riant, cueillit des giroflÃĐes.
III
Alors se fit entendre, on ne peut savoir dâoÃđ,
Un vieux air de chanson dont le rhythme sautÃĻle,
Et les ensevelis dansaient hors de leur trou.
ÂŦ Voici Canidia, la sorciÃĻre ! câest elle
Qui nous damna jadis en nous mettant au cou
Ses deux bras ; mais lâenfer est une bagatelle ! Âŧ
Ainsi disaient les morts en ployant le genou ;
Leurs suaires semblaient des robes de dentelle
DÃĐchiquetÃĐe , ayant des teintes dâamadou.
Et moi, derriÃĻre un if dont le tronc. sâÃĐcartÃĻle,
Jâai vu cela, pensif et noir comme un hibou,
à lâheure oÃđ les esprits que Nik tient en tutelle
Chez les filles dâenfer courent le guilledou !
Extrait de:
PhilomÃĐla, (1863)
Je suis un rameau sec durci par trois hivers.
Et qui donc mâa ravi lâÃĒme ? Câest Canidie,
Câest vous, ange fatal, charmeresse aux yeux verts !
Jâai bu tous les poisons de votre perfidie,
Et, domptÃĐ par un charme adorable et pervers,
Spectre que le tombeau lui-mÊme rÃĐpudie,
Horrible, mÃĐconnu, je me jette à travers
La fange, sous les pieds de la foule ÃĐtourdie,
RouillÃĐ comme un vieux sou sans face ni revers !
Mais je veux vous maudire en quelque psalmodie
Avant que mon corps soit la pÃĒture des vers,
Et câest pourquoi, mon cher amour, je vous dÃĐdie
Ces poÃŦmes sur deux rimes, en treize vers.
II
Blanche et vague parmi les ombres ÃĐtoilÃĐes,
La Nuit au front pensif sâaccoudait sur les monts,
Et lâon voyait dans lâair de sinistres volÃĐes.
Le feu follet, cette ÃĒme ÃĐclose des limons
ObscÃĻnes, prÃĻs des lacs, dans les basses vallÃĐes,
Fuyait devant lâessaim nocturne des dÃĐmons.
Le Succube aux yeux verts rÃīdait par les allÃĐes,
ÂŦ Qui donc ose troubler la paix oÃđ nous dormons ? Âŧ
Chanta le chÅur des morts sous les blancs mausolÃĐes.
ÂŦÂ Câest moi, dit-il. Mon souffle a tari vos poumons,
Mais vous mâaimez encor sous les pierres scellÃĐes. Âŧ
ÂŦ Il est vrai, rÃĐpondit la tombe, nous tâaimons. Âŧ
Le Succube, en riant, cueillit des giroflÃĐes.
III
Alors se fit entendre, on ne peut savoir dâoÃđ,
Un vieux air de chanson dont le rhythme sautÃĻle,
Et les ensevelis dansaient hors de leur trou.
ÂŦ Voici Canidia, la sorciÃĻre ! câest elle
Qui nous damna jadis en nous mettant au cou
Ses deux bras ; mais lâenfer est une bagatelle ! Âŧ
Ainsi disaient les morts en ployant le genou ;
Leurs suaires semblaient des robes de dentelle
DÃĐchiquetÃĐe , ayant des teintes dâamadou.
Et moi, derriÃĻre un if dont le tronc. sâÃĐcartÃĻle,
Jâai vu cela, pensif et noir comme un hibou,
à lâheure oÃđ les esprits que Nik tient en tutelle
Chez les filles dâenfer courent le guilledou !
Extrait de:
PhilomÃĐla, (1863)
En lisant ‘Canidie’, nous sommes invités à explorer les recoins sombres de l’amour et de la souffrance. Ce poème résonne encore aujourd’hui, incitant chacun à réfléchir sur ses propres expériences amoureuses. Découvrez d’autres œuvres de Catulle Mendès pour approfondir votre immersion dans son monde littéraire.