Le poème ‘Comme un Dernier Rayon…’ d’André Chénier, écrit durant une période tumultueuse de l’histoire française, évoque la lutte contre un destin funeste tout en célébrant la beauté éphémère de la vie. Ce chef-d’œuvre poétique nous plonge dans les tourments de l’esprit humain, confronté à l’angoisse de la mort et au sentiment d’abandon.
Comme un dernier rayon, comme un dernier zéphyre
Anime la fin d’un beau jour,
Au pied de l’échafaud j’essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l’heure en cercle promenée
Ait posé sur l’émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière ;
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres.
Escorté d’infâmes soldats,
Ébranlant de mon nom les longs corridors sombres,
Où seul dans la foule à grands pas
J’erre, aiguisant ces dards persécuteurs du crime.
Du juste trop faibles soutiens,
Sur mes lèvres soudain va suspendre la rime ;
Et chargeant mes bras de liens,
Me traîner, amassant en foule à mon passage
Mes tristes compagnons reclus,
Qui me connaissaient tous avant l’affreux message,
Mais qui ne me connaissent plus…
Anime la fin d’un beau jour,
Au pied de l’échafaud j’essaye encor ma lyre.
Peut-être est-ce bientôt mon tour ;
Peut-être avant que l’heure en cercle promenée
Ait posé sur l’émail brillant,
Dans les soixante pas où sa route est bornée,
Son pied sonore et vigilant,
Le sommeil du tombeau pressera ma paupière ;
Avant que de ses deux moitiés
Ce vers que je commence ait atteint la dernière,
Peut-être en ces murs effrayés
Le messager de mort, noir recruteur des ombres.
Escorté d’infâmes soldats,
Ébranlant de mon nom les longs corridors sombres,
Où seul dans la foule à grands pas
J’erre, aiguisant ces dards persécuteurs du crime.
Du juste trop faibles soutiens,
Sur mes lèvres soudain va suspendre la rime ;
Et chargeant mes bras de liens,
Me traîner, amassant en foule à mon passage
Mes tristes compagnons reclus,
Qui me connaissaient tous avant l’affreux message,
Mais qui ne me connaissent plus…
Ce poème poignant nous invite à réfléchir sur notre propre mortalité et sur la fragilité de l’existence. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres d’André Chénier et à partager vos impressions sur cette œuvre émotive.