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Enfant, Pale Embryon

L’œuvre ‘Enfant, pâle embryon’ de Cécile Sauvage, écrite au début du 20ᵉ siècle, examine les thèmes de la vie, de l’innocence et de la connexion à la nature. À travers des images puissantes et délicates, Sauvage nous transporte dans un univers où la fragilité de l’existence humaine est intimement liée à celle du monde naturel. Ce poème reste significatif pour son exploration émotive des débuts de la vie.
Enfant, pâle embryon, toi qui dors dans les eaux
Comme un petit dieu mort dans un cercueil de verre.
Tu goûtes maintenant l’existence légère
Du poisson qui somnole au-dessous des roseaux.
Tu vis comme la plante, et ton inconscience
Est un lis entr’ouvert qui n’a que sa candeur
Et qui ne sait pas même à quelle profondeur
Dans le sein de la terre il puise sa substance.
Douce fleur sans abeille et sans rosée au front,
Ma sève te parcourt et te prête son âme ;
Cependant l’étendue avare te réclame
Et te fait tressaillir dans mon petit giron.
Tu ne sais pas combien ta chair a mis de fibres
Dans le sol maternel et jeune de ma chair
Et jamais ton regard que je pressens si clair
N’apprendra ce mystère innocent dans les livres.
Qui peut dire comment je te serre de près ?
Tu m’appartiens ainsi que l’aurore à la plaine,
Autour de toi ma vie est une chaude laine
Où tes membres frileux poussent dans le secret.
Je suis autour de toi comme l’amande verte
Qui ferme son écrin sur l’amandon laiteux,
Comme la cosse molle aux replis cotonneux
Dont la graine enfantine et soyeuse est couverte.
En contemplant ce poème, nous sommes invités à réfléchir sur notre propre existence et sur la manière dont nous sommes enracinés dans le monde qui nous entoure. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Cécile Sauvage et à partager vos impressions sur la beauté de ses mots.
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