Dans ‘Iambes, le Progres’, Auguste Barbier offre une réflexion saisissante sur le progrès et les leçons de l’histoire. Écrit au XIXe siècle, ce poème puise dans un contexte de bouleversements sociopolitiques, où les idéaux de liberté se heurtent à la réalité de la violence et de la souffrance humaine. Barbier invite ses lecteurs à s’interroger sur la valeur des enseignements du passé, alors que les erreurs semblent se reproduire sans cesse.
À quoi servent, grand dieu! Les leçons de l’ histoire
Pour l’ avenir des citoyens,
Et tous les faits notés dans une page noire
Par la main des historiens,
Si les mêmes excès et les mêmes misères
Reparaissent dans tous les temps,
Et si de tous les temps les exemples des pères
Sont imités par leurs enfants?
Ô pauvres insensés! Qui, le front ceint de chêne
Devant l’ univers enchanté,
Voilà six ans bientôt, entonnions d’ une haleine
L’ hymne brûlant de liberté!
Nous chantions tous en choeur, dans une sainte ivresse,
La vierge pure comme l’ or,
Sans penser que plus tard l’ immortelle déesse
Devait tant nous coûter encor.
Nous rêvions un ciel doux, un ciel exempt d’ orages,
Un éternel et vaste azur,
Tandis que sur nos fronts s’ amassaient les nuages:
L’ avenir devenait obscur.
Et nous avons revu ce qu’ avaient vu nos pères,
Le sang humain dans les ruisseaux,
Et l’ angoisse des nuits glaçant le coeur des mères,
Quand le plomb battait les carreaux;
Le régicide infect aux vengeances infâmes
Et ses stupides attentats,
La baïonnette ardente entrant au sein des femmes,
Les enfants percés dans leurs bras:
Enfin les vieux forfaits d’ une époque cruelle
Se sont tous relevés, hélas!
Pour nous faire douter qu’ en sa marche éternelle
Le monde ait avancé d’ un pas.
Pour l’ avenir des citoyens,
Et tous les faits notés dans une page noire
Par la main des historiens,
Si les mêmes excès et les mêmes misères
Reparaissent dans tous les temps,
Et si de tous les temps les exemples des pères
Sont imités par leurs enfants?
Ô pauvres insensés! Qui, le front ceint de chêne
Devant l’ univers enchanté,
Voilà six ans bientôt, entonnions d’ une haleine
L’ hymne brûlant de liberté!
Nous chantions tous en choeur, dans une sainte ivresse,
La vierge pure comme l’ or,
Sans penser que plus tard l’ immortelle déesse
Devait tant nous coûter encor.
Nous rêvions un ciel doux, un ciel exempt d’ orages,
Un éternel et vaste azur,
Tandis que sur nos fronts s’ amassaient les nuages:
L’ avenir devenait obscur.
Et nous avons revu ce qu’ avaient vu nos pères,
Le sang humain dans les ruisseaux,
Et l’ angoisse des nuits glaçant le coeur des mères,
Quand le plomb battait les carreaux;
Le régicide infect aux vengeances infâmes
Et ses stupides attentats,
La baïonnette ardente entrant au sein des femmes,
Les enfants percés dans leurs bras:
Enfin les vieux forfaits d’ une époque cruelle
Se sont tous relevés, hélas!
Pour nous faire douter qu’ en sa marche éternelle
Le monde ait avancé d’ un pas.
Ce poème nous pousse à une profonde introspection sur notre rapport au passé et à l’avenir. En explorant d’autres œuvres d’Auguste Barbier, vous découvrirez la richesse de ses réflexions sur l’humanité et son évolution. N’hésitez pas à partager vos propres impressions sur ce poème intemporel.