L’Autographe, écrit par Anatole France en 1870, se présente comme une élégie touchante qui invite à la réflexion sur le passage du temps et la mémoire. À travers des références historiques, principalement à Marie Stuart, l’auteur nous plonge dans un univers de nostalgie et de beauté éphémère.
À Étienne Charavay.
Cette feuille soupire une étrange élégie,
Car la reine d’Écosse aux lèvres de carmin
Qui récitait Ronsard et le Missel romain,
A mis là pour jamais un peu de sa magie.
La Reine blonde avec sa débile énergie
Signa Marie au bas de ce vieux parchemin,
Et le feuillet pensif a tiédi sous sa main
Que bleuissait un sang fier et prompt à l’orgie.
Là de merveilleux doigts de femme sont passés
Tout empreints du parfum des cheveux caressés
Dans le royal orgueil d’un sanglant adultère.
J’y retrouve l’odeur et les reflets rosés
De ces doigts aujourd’hui muets, décomposés,
Changés peut-être en fleurs dans un champ solitaire.
Extrait de:
Revue L’Artiste (1870)
Cette feuille soupire une étrange élégie,
Car la reine d’Écosse aux lèvres de carmin
Qui récitait Ronsard et le Missel romain,
A mis là pour jamais un peu de sa magie.
La Reine blonde avec sa débile énergie
Signa Marie au bas de ce vieux parchemin,
Et le feuillet pensif a tiédi sous sa main
Que bleuissait un sang fier et prompt à l’orgie.
Là de merveilleux doigts de femme sont passés
Tout empreints du parfum des cheveux caressés
Dans le royal orgueil d’un sanglant adultère.
J’y retrouve l’odeur et les reflets rosés
De ces doigts aujourd’hui muets, décomposés,
Changés peut-être en fleurs dans un champ solitaire.
Extrait de:
Revue L’Artiste (1870)
Ce poème nous encourage à méditer sur la permanence des souvenirs et le poids du temps. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres d’Anatole France et à partager vos impressions sur ce poème évocateur.