Dans ‘L’échiquier’, Charles Dobzynski nous entraîne dans une réflexion poétique profonde sur le thème de l’échec et de la mort. Ce poème, riche en métaphores liées au jeu d’échecs, révèle les luttes internes de l’homme face à son destin. Écrit au 20ᵉ siècle, l’œuvre de Dobzynski s’inscrit dans un contexte où la quête de sens et la confrontation avec l’absurde sont omniprésentes.
Sa vie était l’échiquier
d’une partie où le temps roque
joué par lui dans chacun de ses actes le mat invisible commence
Un tremblement de case sous sa peau et c’est l’amble du cavalier
qui ne pardonne pas ses fautes
ses faux pas et ses faux-semblants
Couleur d’octobre furieux
il galope dans son œil droit saute par-dessus son regard
et le renverse dans la fosse
Sereinement la reine survole
ses nuits et détecte ses songes
proies où plonge son bec d’aigle images mortes qu’elle ronge
Fouet du fou noir en sa tête
chaque coup éclipse un soleil
le fou blanc change sa mémoire en nœud gordien de l’oubli
De son sceptre le roi le touche et ses veines rampent vers lui
vipères du corps qu’il envoûte et qui le mordent du dedans
Ensemble les pions s’avancent
essaim aveugle dans son sang
dans la ruche du cœur amassent la cire noire du néant
Quatre tours montent dans ses membres et les cimentent pierre à pierre
clouent ses gestes bouchent ses sens leur mur enclôt toute lumière
C’est la reine blanche qui donne le coup de grâce de l’échec
son bec arrache le dernier
lambeau de couleur à son spectre
Sur l’échiquier de son corps il ne reste plus qu’une case
espace obscur où sans visage
prend place une pièce — sa mort.
d’une partie où le temps roque
joué par lui dans chacun de ses actes le mat invisible commence
Un tremblement de case sous sa peau et c’est l’amble du cavalier
qui ne pardonne pas ses fautes
ses faux pas et ses faux-semblants
Couleur d’octobre furieux
il galope dans son œil droit saute par-dessus son regard
et le renverse dans la fosse
Sereinement la reine survole
ses nuits et détecte ses songes
proies où plonge son bec d’aigle images mortes qu’elle ronge
Fouet du fou noir en sa tête
chaque coup éclipse un soleil
le fou blanc change sa mémoire en nœud gordien de l’oubli
De son sceptre le roi le touche et ses veines rampent vers lui
vipères du corps qu’il envoûte et qui le mordent du dedans
Ensemble les pions s’avancent
essaim aveugle dans son sang
dans la ruche du cœur amassent la cire noire du néant
Quatre tours montent dans ses membres et les cimentent pierre à pierre
clouent ses gestes bouchent ses sens leur mur enclôt toute lumière
C’est la reine blanche qui donne le coup de grâce de l’échec
son bec arrache le dernier
lambeau de couleur à son spectre
Sur l’échiquier de son corps il ne reste plus qu’une case
espace obscur où sans visage
prend place une pièce — sa mort.
À travers ‘L’échiquier’, Charles Dobzynski nous pousse à méditer sur notre propre rapport à la vie et à la mort. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de cet auteur incisif pour découvrir des réflexions tout aussi poignantes.