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L’Enfance d’Alexandre (extrait)

L’extrait de ‘L’Enfance d’Alexandre’ d’Albéric de Briançon nous plonge dans un récit héroïque et mythique de la naissance d’un des plus grands conquérants de l’histoire. Écrit au 19ᵉ siècle, ce poème vibrant décrit non seulement les signes prodigieux entourant la naissance d’Alexandre, mais également ses qualités exceptionnelles dès son plus jeune âge. En explorant ce poème, les lecteurs pourront apprécier la richesse de la poésie épique, tout en découvrant une période fascinante de l’histoire.
Quand le roi Alexandre fut né,
de grands signes l’annoncèrent :
la terre trembla de toutes parts,
il y eut tonnerre et tempête,
le soleil perd sa clarté
à peu qu’il ne s’obscurcisse tout à fait,
le ciel change d’aspect
car un roi puissant sur terre est né.
Le nouveau-né était d’une stature
que nul enfant n’eut auparavant,
il a plus de force à trois jours
qu’un autre enfant de quatre mois ;
s’il approche rien qui lui déplaît mie,
il lui Jette un regard comme loup qui est pris.
Il a le poil sor comme celui du lion,
crépu comme une toison,
un œil glauque comme de dragon
et l’autre noir comme celui du faucon ;
par les contours de la figure
il ressemble bien fils de baron.
Il a le visage clair, bien dessiné,
le cheveu sor et bouclé,
le cou plein et coloré,
la poitrine ample et bien formée,
la taille fine, mais non trop délicate,
le bas du corps bien enfourché,
le poing, au bras, vigoureux,
l’esprit fier et réfléchi.
Il marche et court mieux dès la première année
qu’un autre de huit ans passés ;
là où il voit franc chevalier
il se présente volontiers ;
à fol homme ou à écuyer
il ne daigne jeter un simple regard ;
il se contient à l’école
comme s’il tenait déjà l’empire.
Il eut des maîtres bien élevés,
instruits dans tous les arts
qui lui enseignèrent la dignité,
la délibération, la valeur,
la sagesse et l’honnêteté,
l’art du combat et les prouesses.
L’un lui enseigne, tout petit garçon,
le discours grec et le latin,
à faire lettre en parchemin,
soit en hébreu, soit en arménien,
et à faire soir et matin
l’aguet contre son voisin.
Le second lui apprend à se couvrir de l’écu,
à donner de grands coups de son épée
et à viser loin, de sa lance,
et à férir haut sans défaillance ;
Le tiers à étudier la loi, à débrouiller les procès
et à discerner le droit du tort.
Le quatrième l’enseigne à toucher la corde,
à sonner clair de la rote et de la lyre
et en tous les tons accorder l’instrument
pour accompagner soi-même son chant ;
Le cinquième à mesurer de la terre
La distance du ciel à la mer.
Ce poème nous rappelle l’importance de nos origines et des légendes qui façonnent notre histoire. Explorez davantage les œuvres d’Albéric de Briançon pour plonger dans un monde où poésie et histoire se rencontrent.
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