Écrit par André Schmitz, ‘Les Petites Hontes’ est un poème captivant qui explore les thèmes de la honte et de la mort. Dans un style lyrique, Schmitz aborde des sujets profonds, mêlant introspection et observations poignantes de la vie humaine. Ce poème signifiant reste pertinent, invitant le lecteur à réfléchir sur ses propres expériences et émotions.
Les petites hontes que vos doigts égrènent dans la poche de votre caban et qui n’ont pas honte de gangrener vos jours – les heureux et les pluvieux.
dites-leur, je vous prie,
qu’elles peuvent venir prendre des repos
dans les poches de mon paletot
– et vous laisser vous refaire une innocence
Au loin, la voix lente et slave de la soprano, dont le chant coule parallèle aux eaux du fleuve…
–
J’emporterais bien quelque chose de vous, lui avait dit celui qui l’avait approchée sans jamais pouvoir la rejoindre.
Et elle lui avait donné, un peu gênée, le meilleur de ce qu’elle ne possédait pas.
C’est la grande mort que chacun porte en soi ‘
Et c’est peut-être pour mieux la voir et la toucher, cette mort, que des passantes aveugles offrent à chacun yeux et ventre à dévorer, âme et états d’âme
à renifler.
Et c’est la mort – toujours elle -, qui, honteuse, se vautre dans les corps qui la portent si bien.
Il met votre nom dans sa bouche.
Et commence la lente rumination
de nommer, en broyant d’abord les consonnes,
et puis en savourant les voyelles
dans une tendresse muette de salives
Commence ainsi le crime d’aimer.
Les écailles, les écorces de la mer ont des rugosités couleur rouille.
Le savent bien les passagers clandestins quand le soleil se couche sur les peaux.
Le ventre des eaux par contre est soyeux.
Le savent bien tous les
Jonas et les noyés
– ces voyageurs du dedans,
et les bateaux ivres dont la quille
éclate, comme on sait,
sur l’ordre d’un capitaine adolescent
On lui a donné la robe de sa fille à renifler.
Elle a humé comme une bête, visage enfoui dans l’étoffe encore chaude.
Elle a hurlé animalement sa douleur
– et son bonheur de pouvoir enfin rejoindre dans la mort l’enfant qui la met au monde.
dites-leur, je vous prie,
qu’elles peuvent venir prendre des repos
dans les poches de mon paletot
– et vous laisser vous refaire une innocence
Au loin, la voix lente et slave de la soprano, dont le chant coule parallèle aux eaux du fleuve…
–
J’emporterais bien quelque chose de vous, lui avait dit celui qui l’avait approchée sans jamais pouvoir la rejoindre.
Et elle lui avait donné, un peu gênée, le meilleur de ce qu’elle ne possédait pas.
C’est la grande mort que chacun porte en soi ‘
Et c’est peut-être pour mieux la voir et la toucher, cette mort, que des passantes aveugles offrent à chacun yeux et ventre à dévorer, âme et états d’âme
à renifler.
Et c’est la mort – toujours elle -, qui, honteuse, se vautre dans les corps qui la portent si bien.
Il met votre nom dans sa bouche.
Et commence la lente rumination
de nommer, en broyant d’abord les consonnes,
et puis en savourant les voyelles
dans une tendresse muette de salives
Commence ainsi le crime d’aimer.
Les écailles, les écorces de la mer ont des rugosités couleur rouille.
Le savent bien les passagers clandestins quand le soleil se couche sur les peaux.
Le ventre des eaux par contre est soyeux.
Le savent bien tous les
Jonas et les noyés
– ces voyageurs du dedans,
et les bateaux ivres dont la quille
éclate, comme on sait,
sur l’ordre d’un capitaine adolescent
On lui a donné la robe de sa fille à renifler.
Elle a humé comme une bête, visage enfoui dans l’étoffe encore chaude.
Elle a hurlé animalement sa douleur
– et son bonheur de pouvoir enfin rejoindre dans la mort l’enfant qui la met au monde.
Ce poème offre une introspection unique sur la complexité de l’humanité. En explorant les thèmes de la honte et de la mortalité, il incite les lecteurs à partager leurs réflexions et à découvrir davantage d’œuvres d’André Schmitz.