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Nocturne

Dans ‘Nocturne’, Francis Vielé-Griffin nous plonge dans un univers nocturne empreint de mélancolie. Écrit au début du 20ᵉ siècle, ce poème explore les profondeurs de l’âme humaine face à la nuit, à l’amour, et à l’angoisse. La plume délicate de Vielé-Griffin évoque le paysage des rêves et des désirs inassouvis, tout en posant des questions profondes sur notre existence.
Veillerons-nous ce soir ?
La lune est haute ;
Toutes les palmes de la nuit calme,
Voluptueuses, flottent,
Pout un épithalame…
Et l’air prie bas entte les feuilles noires ;
Une eau sanglote ;
On pourrait voir,
A travers le ciel résilié d’étoiles fines,
L’ombre de
Dieu et
Dieu qui se devine.
Serait-ce un sacrilège ?
La nuit est-elle à nous, specttes du jour.
Avec la honte au cœur des haines et des amours
Et tout ce poids d’humilié que tien n’allège ?

Oh ! dotmons — clos les yeux : nos cœurs sont sourds,
Nos yeux aveugles et las ;
Et l’œuvre de nos bras
Est telle qu’au jour suffit sa peine, à peine ;
Et l’œuvre de la veille
Ne nous vaut pas un lendemain ou prendre haleine :
A chaque soir, le vieux sommeil
Voici la longue nuit des songes
Dont le jour, trois fois bas, s’affuble et se prolonge

Le rêve veille et peine
Près de nos corps inertes qui s’allongent
Mimant le beau jout las qui dort le front au coude —
Puis c’est l’aube, encore, d’angoisse ! et telle
Qu’il semble que toute l’âme saigne, goutte à goutte,
Au néant, s’y dissoudre, l’immortelle !…
Dors — bonne nuit ! pourtant : ris, rêve et doute…
Ce baiser de ta bouche
Fut comme un peu de vin ;
Ta main fraîche à mon front est comme une pluie fine

Ton doux bras que je touche
Est tiède comme la nuit de juin…
La lune au ras des peupliers se couche …On mourrait bien…
Ce poème nous invite à faire une pause et à réfléchir sur nos propres nuits sombres et nos rêves troublés. Explorez davantage l’œuvre de Francis Vielé-Griffin pour découvrir les nuances de son écriture poétique et partager vos réflexions sur ce chef-d’œuvre avec d’autres passionnés de poésie.
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