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On ne Peut Pas S’empêcher de Mourir

Dans ‘On ne Peut Pas S’empêcher de Mourir’, Dominique Sampiero nous plonge dans une méditation intense sur la mort et l’essence même de l’existence. Ce poème, écrit dans un style libre, évoque des thèmes universels tels que la solitude, la fragilité de la condition humaine et la beauté éphémère de la vie. En tant qu’œuvre emblématique de la poésie contemporaine, elle résonne profondément avec les questionnements existentiel de notre temps.
N’être rien rend fou tant que l’on résiste.
N’être rien est une jouissance quand on s’y abandonne, les yeux fermés, pour laisser le silence nous dévaster.
N’être rien me parle plus que tout, c’est absurde, rien ne devrait rien dire, mais si, au contraire, seul ce qui n’est pas moi me parle, j’apprends la langue qui me ravage.
Là où plus rien ne bouge, j’attends qu’un fleuve se réveille et déborde à nouveau comme parfois le visage des autres.
Pourquoi les gens les plus humbles, les êtres les plus cloués à leur décor, s’absentent tout à coup au cœur d’un regard qui les plonge dans le vide ?
Pourquoi la patronne du
Café du
Commerce a-t-elle hier laissé ses yeux virer au noir, personne ne s’est aperçu de rien, elle s’est déchirée en silence, l’espace d’une seconde, puis les eaux de son front se
sont refermées, il ne s’est rien passé, mais pour moi si, et le mystère de cette offrande est comme
Dieu tirant les âmes à lui, et sur ma chaise devant ma bière, je souris au néant.
Si vous affirmez qu’il y a un puits sous la maison tout le monde vous croit.
Si vous racontez, accoudé au bar et comme pour faire une confidence, qu’un peu d’éternité a débordé des yeux de
Solange, je n’ose imaginer ce qui va se passer.
On vous insulte, on vous méprise, on vous foudroie d’un rire.
Mais après tout, la foudre…
Chaque matin, je me prépare à exister et je n’arrive qu’à cette pauvre présence d’arbre foudroyé, de flaque plus ou moins vivante selon les averses.
Dieu n’est rien, rien d’autre que
Dieu, le dire est un supplice.
L’essence du miracle est sa durée et la forme qu’il manifeste dans l’insignifiant.
Alors rien n’est plus beau que la mort, personne n’ose plus le dire, je parle de la mort tout de suite, ici maintenant, quand je suis partout, dehors et dedans, là et nulle part, ça
s’emboîte, la mort emboîte définitivement le moi à la ligne pure de l’horizon, rien n’est plus beau que la mort sauf une caresse inachevée, ouverte, un effleurement des
doigts sur une peau écar-quillée, et c’est la mort tout de suite, la danse avec le plus vaste, ma peau touche terre, mange les cailloux, les herbes, les mouches et les sauterelles,
les papillons dans mon ventre jouent avec le miel des abeilles sur des fleurs invisibles, jamais cueillies, des fleurs plus rares que les vraies.
Si je ne vis pas ma mort, les ombres enterrent ma chair et la retiennent dans la noirceur de la nuit. Ça brille mais ce n’est pas la lumière.
Ce poème invite le lecteur à plonger dans une introspection sur la vie, la mort, et le mystère qui les entoure. N’hésitez pas à partager vos réflexions sur cette œuvre ou à explorer d’autres écrits de l’auteur pour enrichir votre compréhension de sa vision poétique.
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