Si Rien n’est Vain d’André Gaillard est un poème marquant qui encapsule la lutte entre l’amour et la douleur. Écrit au 20ᵉ siècle, il reflète une sensibilité poétique forte et intemporelle. Ce poème invite à explorer la complexité des relations humaines et la façon dont la perte peut façonner notre existence.
Et la neige immortelle envahit les saisons
Plus haut que le bonheur, plus haut que le silence, autour des monts courbés sur le ciel insensible comme un corps sans amour penché sur sa splendeur interdite et perdue, elle s’enroule et se déroule à l’infini.
Les prisonniers ont faim.
La nuit est là, fragile et toute trouée d’échos.
On aiguise une lame, une corde se brise, le cristal résonne, un marin meurt en mer.
On dresse un échafaud et mon cœur retentit du choc sourd des marteaux.
Sourd : il n’est pas que sourd, il est aveugle.
O mon amour, est-ce toi le condamné : sur ton cercueil on me clouera vivant.
Déjà le sang coule et dessine ton nom.
Toutes les peurs, toute la nuit, mais le ciel coule déjà sous les ponts de l’aurore.
Je sors du miroir, de l’eau du miroir plutôt ; c’est pour trébucher et tomber dans un enchevêtrement de glaives.
La volonté ne sert de rien, le cœur veille.
À plat ventre, à genoux, les bras brisés,
puis debout dans la flamme et le vent. Et plus je monte, plus ma taille grandit.
À mes pieds la nuit comme une mer ou comme une brume.
Des échos de montagne étouffés et tendres s’élèvent, se répondent et s’exaltent, puis s’apaisent et décroissent à la mesure d’un amour perdu dans les détours de la mémoire.
Les ombres inférieures s’écartent pour te livrer passage, mirage de mon plaisir, grande fleur inconsolée d’une ténèbre jamais vaincue, folle de saison, flamme de couronne, malheur du jour.
Tu montes, tu montes ; nous voilà face à face.
Je t’échappe, tu me rejoins.
Je m’étends, je m’étire, je grandis désespérément, je m’écartèle en vain :
tu es là fatale, implacable, toujours plus vaste que mon désir et de toute part te refermant sur lui.
Je suis en toi, je ne suis plus.
Plus haut que le bonheur, plus haut que le silence, autour des monts courbés sur le ciel insensible comme un corps sans amour penché sur sa splendeur interdite et perdue, elle s’enroule et se déroule à l’infini.
Les prisonniers ont faim.
La nuit est là, fragile et toute trouée d’échos.
On aiguise une lame, une corde se brise, le cristal résonne, un marin meurt en mer.
On dresse un échafaud et mon cœur retentit du choc sourd des marteaux.
Sourd : il n’est pas que sourd, il est aveugle.
O mon amour, est-ce toi le condamné : sur ton cercueil on me clouera vivant.
Déjà le sang coule et dessine ton nom.
Toutes les peurs, toute la nuit, mais le ciel coule déjà sous les ponts de l’aurore.
Je sors du miroir, de l’eau du miroir plutôt ; c’est pour trébucher et tomber dans un enchevêtrement de glaives.
La volonté ne sert de rien, le cœur veille.
À plat ventre, à genoux, les bras brisés,
puis debout dans la flamme et le vent. Et plus je monte, plus ma taille grandit.
À mes pieds la nuit comme une mer ou comme une brume.
Des échos de montagne étouffés et tendres s’élèvent, se répondent et s’exaltent, puis s’apaisent et décroissent à la mesure d’un amour perdu dans les détours de la mémoire.
Les ombres inférieures s’écartent pour te livrer passage, mirage de mon plaisir, grande fleur inconsolée d’une ténèbre jamais vaincue, folle de saison, flamme de couronne, malheur du jour.
Tu montes, tu montes ; nous voilà face à face.
Je t’échappe, tu me rejoins.
Je m’étends, je m’étire, je grandis désespérément, je m’écartèle en vain :
tu es là fatale, implacable, toujours plus vaste que mon désir et de toute part te refermant sur lui.
Je suis en toi, je ne suis plus.
Ce poème nous pousse à réfléchir sur les complexités de l’amour et le poids de la perte. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres d’André Gaillard et à partager vos pensées sur ce texte puissant.