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Souvenirs d’enfance sous un jardin secret

Souvenirs d'enfance sous un jardin secret
Plongez dans ‘Le Jardin des Oubliés’, un poème qui explore les méandres de la mémoire et les secrets enfouis sous les roses fanées. À travers les yeux d’un marin revenu à son enfance, découvrez un monde où les rires d’autrefois résonnent encore, mais où les ombres du passé cachent des vérités douloureuses. Ce jardin secret devient le théâtre d’une quête émotionnelle, où chaque pas révèle un peu plus de l’histoire d’une famille déchirée par les mensonges et les regrets.
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Le Jardin des Oubliés

Au fond des temps éteints où l’âme en deuil se noie,
Un marin, pâle errant des gouffres sans échoix,
Revient, portant le poids des mers infranchissables,
Vers ce jardin secret, asile impérissable.
Les murs croulants, jadis parfumés de lilas,
Gardent l’écho lointain des rires d’autrefois,
Et les rosiers fanés, en leur treille de bois,
Pleurent les jours enfuis sous leurs griffes de larme.

Il marche, frôlant l’ombre où le passé s’enlace,
Ses doigts tremblants effleurent un banc de pierre lasse,
Où sa mère, jadis, contait les soirs d’été
Des récits peuplés d’astres et de volupté.
« Voici l’étang muet où glissaient nos barques frêles,
Murmure-t-il, sa voix brisée par les bourrasques,
Et là, le vieux pommier aux branches diagonales,
Dont les fruits d’or tombaient en offrandes frugales… »

Mais le vent, ce menteur aux soupirs éternels,
Rapporte un chuchotis plus triste que le sel :
« Qui donc erre parmi les roses défleuries ?
Est-ce toi, mon enfant, ou l’esprit qui me lie ? »
L’homme se retourne, aveuglé par les années,
Cherchant en vain la source aux plaintes obstinées.
Seul un miroir d’eau noire, où la lune se tord,
Lui rend un visage creusé par les remords.

Soudain, sous un arceau de lierre et de mystère,
Il voit trembler une forme, spectre éphémère :
C’est elle, la sœur jadis vive comme un chant,
Dont les yeux reflétaient l’azur vertigineux.
« Frère, pourquoi si tard ? J’ai compté les nuages,
Les saisons ont brûlé mes silences sauvages.
Notre mère est partie avec son dernier chant,
Emportant le secret qui veillait sur ton sang. »

Le marin, foudroyé, tombe à genoux, hagard :
« Quel secret as-tu tu sous ce masque de regard ?
Parle ! Que reste-t-il des promesses anciennes ? »
La vision s’efface en pluie de pétales blanches,
Laissant choir à ses pieds une lettre jaunie,
Où l’encre s’est vidée des larmes de l’oubli.
D’une main qui défie les siècles et l’espace,
Il déplie le papier que le destin enlace.

« Ô toi qui liras ceci quand je serai ombre,
Sache que dans ce jardin gît un sombre nombre :
Ton père, dont tu crus qu’il fuyait l’océan,
Repose ici, trahi par mon cœur déchirant.
Je l’aimais tant, hélas, qu’effrayée et farouche,
Je t’ai dit qu’il était mort sous une vague folle,
Alors qu’en vérité, sa main contre sa bouche,
Il mourait lentement, rongé par la rancœur.

Je t’ai poussé vers l’eau pour fuir son héritage,
Et voilà que ton sort épouse son naufrage.
Pardonne, ô mon enfant, ce mensonge odieux :
Je voulais te sauver, et j’ai perdu les cieux. »
Le marin lit et relit ces mots qui le transpercent,
Son cri se mêle au vent, son âme se renverse.
Il comprend maintenant pourquoi, chaque matin,
L’appel des flots berçait son destin incertain.

« J’ai fui sans savoir que je fuyais ma naissance,
Que la mer n’était rien qu’un miroir à souffrance !
Père, ombre entre les ombres, entends mon repentir :
Je viens m’allonger près de toi pour m’engloutir. »
Il creuse de ses mains, fouillant la terre avare,
Et découvre un squelette enlacé d’une épave.
Les os et les débris d’un navire de rien,
Mêlés depuis vingt ans aux racines du chien.

Alors, comme frappé par le destin suprême,
Il s’étend sur la tombe où dorment ceux qu’il aime,
Fixant les cieux obscurs où roulent les tambours
D’un orage lointain qui pleure les amours.
La pluie tombe, lessive les péchés anciens,
Emportant dans la nuit les regrets et les liens.
Au petit matin, quand le jardin se révèle,
Le marin n’est plus qu’une épave parmi elles.

Les roses, un instant, rougissent de tristesse,
Puis le lierre reprend son œuvre de détresse,
Ensevelissant tout sous son manteau mouvant :
Marin, père, secret, tout sombre en un seul vent.
Et le miroir d’eau noire, où nul ne vient se voir,
Garde au fond de son cœur l’histoire du désespoir,
Tandis que sur la grève, infinie et muette,
La mer jette toujours des coquilles imperfectes…

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Le jardin, témoin silencieux des joies et des peines, nous rappelle que nos souvenirs, bien qu’éphémères, façonnent notre présent et notre avenir. À travers ce poème, laissez-vous interroger sur les secrets que vous portez, les mensonges que vous avez crus, et les réconciliations que vous cherchez encore. Car, comme le marin, nous sommes tous à la recherche de notre propre vérité, même si elle se cache dans les coins les plus sombres de notre passé.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr
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