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Souvenirs d’enfance sous une île lointaine

Souvenirs d'enfance sous une île lointaine
Plongez dans ‘Les Épaves du Serment’, un poème qui explore les méandres de la mémoire et les cicatrices laissées par le temps. À travers les yeux d’un marin échoué sur une île lointaine, découvrez une quête émouvante pour retrouver l’enfant qu’il fut, et les promesses enfouies sous les vagues de l’oubli. Ce texte vous transporte entre mélancolie et espoir, entre les éclats d’un passé lumineux et les ombres d’un présent désenchanté.
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Les Épaves du Serment

Sur une île où les vents pleurent en chœur antique,
Un homme aux yeux marins, échoué par les flots,
Contemple l’infini d’un ciel mélancolique
Où se fanent les jours comme de vieux îlots.

Ses mains, crevassées par les cordes et l’écume,
Cherchent en vain l’étreinte d’un fantôme absent :
L’enfant qu’il fut jadis, couronné de brume,
Avait scellé un pacte avec l’aube et le vent.

« Nous reviendrons », disait une voix cristalline
Sous les saules tremblants d’un matin printanier,
« Quand bien même les mers deviendraient orphelines,
Notre amour défiera l’abîme et ses naufrages. »

Mais le temps, ce filou aux doigts d’ombre et de cendre,
A tissé dans son souffle un destin détourné :
L’un partit conquérir les colères de l’onde,
L’autre resta, pieds nus, à guetter l’horizon.

***

L’île, telle une geôle aux murs de sel et d’algues,
Enlace le marin de ses rêves défunts.
Les vagues, en dansant leur sarabande vague,
Lui murmurent des noms que la mémoire fuit.

Il revoit la maison où tremblait la chandelle,
Les rires suspendus au balancier du temps,
Les promesses gravées dans l’écorce frêle
D’un bouleau dont les pleurs ont effacé les mots.

« Éloi… » Son cœur se serre à l’appel du silence.
Ce prénom, cloche fêlée en lui depuis vingt ans,
S’échappe en un soupir que la brise balance
Vers les rochers muets, gardiens des océans.

Un soir, sous les hiboux aux paupières de jade,
Il trouva dans la houle un coffret de buis clair :
À l’intérieur, un ruban, une estampille fade,
Et le portrait jauni d’un garçon au front pur.

Ses doigts ont reconnu, avant même l’image,
La douceur oubliée d’un lien sans retour :
Ce visage d’enfant, miroir de son propre âge,
Avait partagé jadis ses nuits et ses jours.

***

La lune, ce soir-là, déchira les nuées
Pour inonder son corps d’une lueur d’adieu.
Il lut dans les étoiles, lettres ensanglantées,
L’histoire d’un abandon tissé par les dieux.

« Souviens-toi », disait l’astre à son âme enchaînée,
« De la plage où vos pas tracèrent des chemins,
Des coquillages roses que votre main fanée
Offrit comme trésor à l’ami des matins.

Il attendit, croisant les bras sur la falaise,
Chaque aube éventrant l’encre des lointains,
Jusqu’à ce que l’hiver, de sa haleine mauvaise,
Ne fasse de son corps un lys pétrifié. »

Le marin, à genoux dans le sable qui crie,
Sent monter en ses flancs le venin du remord :
Les années ont menti, rompant la symphonie
D’un serment que la mort elle-même étouffa.

***

L’île, désormais, roule ses vagues hostiles
Sur le cadavre obscur d’un rêve trop lointain.
Le vent vole un lambeau de ses espoirs futiles,
Les crabes déchiffrent son journal clandestin.

Quelque part, un vieux puits aux lèvres recousues
Cache sous ses graviers deux cailloux argentés :
Témoins muets d’un jeu où, mains entrelacées,
Deux enfants avaient cru défier l’éternité.

La marée, en riant, dépose à l’aube pâle
Un collier de corail sur le roc solennel :
C’est là que le marin, ombre parmi les râles,
Fixe l’horizon vide d’un regard charnel.

Son cœur bat en écho aux pulsations sourdes
D’un univers lassé de ses propres tourments.
Il murmure un mot tendre aux algues et aux bourdes,
Puis s’allonge, vaincu, dans son linceul de vent.

***

Au loin, une chaloupe aux voiles de mystère
Glisse entre les récifs, spectre du passé.
À bord, un homme pâle, les yeux vers la terre,
Serre contre sa chair un médaillon rouillé.

« Je reviens », dit-il bas à la brume marine,
Ignorant que les flots, en leur rire changeant,
Ont déjà déposé, sur la grève divine,
L’adieu silencieux d’un frère trop absent.

Et tandis que la barque affronte les écumes,
Deux mains, de part et d’autre du miroir des eaux,
Tendent en vain leurs doigts vers d’improbables sumes
Où s’évaporent les restes d’un faux pacte.

L’île, lentement, boit les larmes du naufrage,
Et dans le creux des rocs où pleurent les courants,
Seul persiste un écho : « Nous étions deux… L’orage
A fait de nos destins des épaves d’argent. »

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Ce poème nous rappelle que nos souvenirs, bien que fragiles, sont les gardiens silencieux de notre identité. À travers les vagues du temps, nos promesses et nos rêves peuvent sembler s’évanouir, mais ils laissent une empreinte indélébile sur notre âme. Réfléchissez à vos propres serments, à ces moments où vous avez cru défier l’éternité. Et peut-être, dans le murmure des flots, entendrez-vous l’écho de votre propre histoire.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr
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