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Voyage intérieur sous une forêt hantée

Voyage intérieur sous une forêt hantée
Plongez dans ‘Voyage intérieur sous une forêt hantée’, un poème qui explore les méandres d’une âme en quête de rédemption. À travers une forêt mystérieuse, une femme affronte ses souvenirs, ses regrets et ses espoirs brisés, guidée par une étoile éphémère. Ce voyage intérieur, empreint de mélancolie et de beauté, invite le lecteur à réfléchir sur les cicatrices laissées par l’amour et le temps.
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L’Adieu sous les Voûtes du Chagrin

Au cœur d’un bois ancien où rôdent les soupirs,
Une femme s’avance, drapée de souvenirs,
Ses pas foulent la mousse et les feuilles mortes,
Tandis qu’en elle gronde un orage de portes.

La forêt, cathédrale aux piliers de mélèze,
Étend ses bras nerveux sous la lune malaisée,
Chaque arbre est un gardien, chaque ombre un regret,
Qui murmure à son âme un funèbre alphabet.

Elle porte en son sein les débris d’un naufrage,
Un amour effrité, pareil à un mirage,
Dont les cendres légères, soulevées par le vent,
Dansent avec les brumes d’un passé décevant.

Ses yeux, deux lacs troublés où se noient les étoiles,
Cherchent en vain l’éclat d’une lueur fidèle,
Mais le ciel, implacable, voilé de désarroi,
Ne lui rend que l’écho des silences du roi.

« Ô nuit, dit-elle enfin, témoin de mes décombres,
Toi qui sais les secrets enterrés sous les ombres,
Conduis-moi vers le lieu où les destins brisés
Trouvent dans l’oubli noir leurs fragments apaisés. »

Un frisson traverse les branches éperdues,
Comme si la forêt, devant tant d’infortune,
Retenait son souffle vert en un geste prudent,
Craignant que son murmure accroisse le tourment.

Soudain, une lueur pâle, au loin, se dessine,
Fragile cicatrice à l’épaule divine,
Une étoile qui perce la nue et son linceul,
Offrant son diamant à l’appel d’un adieu.

La femme, sous ce signe, sent frémir ses veines,
Car l’astre, dans sa chute, éclaire enfin ses peines :
C’est là que jadis, sous ce même regard,
Son cœur avait lié son chant à un départ.

« Viens, clame-t-elle aux bois, viens, mémoire ancienne,
Montre-moi le sentier où s’enfuit ma sirène,
Où les rires d’antan, cristallins et légers,
Se sont évanouis dans les plis des sentiers. »

Alors, comme un écho né des pleurs de la terre,
Un spectre se soulève en habit de mystère,
Forme vaporeuse où dansent les reflets
Des bonheurs perdus et des printemps muets.

« Reconnais-tu ces lieux où ton âme enfiévrée
Croyait saisir l’éternel d’une simple soirée ?
Dit la voix du fantôme, enveloppante et douce,
Chaque pierre ici garde une larme de mousse.

Tu cherches un salut dans l’éclat éphémère,
Mais l’étoile n’est rien qu’un leurre de lumière,
Son éclat, si pur, n’est que braise qui fuit,
Comme l’amour promis n’était qu’ombre et nuit. »

La femme, à ces mots, sent ses lèvres trembler,
Tandis que les taillis semblent se rassembler,
Encerclant son corps frêle en un deuil solennel,
Comme pour l’étreindre avant l’appel éternel.

« Fantôme, répond-elle, ô voix de mes ténèbres,
Je ne fuis plus les maux ni les sombres vertèbres
Du chagrin qui m’étreint d’un réseau de douleurs,
Mais je viens déposer mes ultimes fleurs.

Laisse-moi saluer, sous cette clarté rare,
Celui dont le départ laissa mon cœur en charpie,
Et dont l’absence creuse, en mon sein dévasté,
Un sillon où s’engouffre un vent d’éternité. »

Le spectre alors s’incline, et d’un geste paisible,
Étend sur les fourrés une brume indicible,
Où se mêlent les formes des jours révolus,
Visages en fumée, gestes absolus.

Et là, dans ce miroir tissé de nostalgie,
La femme voit renaître une scène embellie :
Un homme au regard clair, aux mains pleines d’avenir,
Dont le rire semblait défier le néant.

« Ô toi qui disparus au seuil de l’aube tendre,
Murmure-t-elle, les yeux noyés de cendre,
Pourquoi as-tu franchi le seuil interdit
Où les vivants, tremblants, ne peuvent que frémir ?

Je t’ai cherché en vain dans chaque aube naissante,
Dans chaque feuille morte, dans chaque source ardente,
Mais tu n’étais plus rien qu’un nom sans écho,
Un soupir étouffé par les vents en exil. »

L’image alors pâlit, comme un feu qui s’efface,
Laissant place à la nuit et son morne visage,
Tandis que l’étoile, au zénith suspendue,
Semble hésiter à choir dans l’étendue nue.

« Regarde, dit le spectre, à présent, comprends :
L’étoile qui t’appelle est celle du temps,
Elle scelle les adieux, les deuils inassouvis,
Et brûle d’un éclat qui n’appartient qu’aux vies.

Ton chemin s’achève ici, dans ce bois qui t’écoute,
Car chaque pas en arrière est une ombre qui doute,
Mais l’astre, en se brisant sur le front des cyprès,
T’offre l’ultime don : la paix du désormais. »

La femme alors s’élève, emplie d’une force
Puisée au fond des maux, au creux de l’eau qui force,
Et tendant vers la nuit ses mains en coupe d’or,
Accueille la douleur comme un dernier trésor.

« Adieu, dit-elle à l’ombre, adieu, rires enfuis,
Adieu, promesses vaines, adieu, nuits éblouies,
Je dépose à vos pieds mes espoirs dévorés,
Et mes pas vont partir où les morts sont pleurés.

Étoile, guide-moi vers le rivage sombre
Où les âmes en peine trouvent l’ombre et l’ombre,
Car je n’ai plus de larmes, ni de chant, ni de foi,
Juste ce vide immense où s’engouffre la loi. »

Alors, l’astre se brise en mille étincelles,
Couvrant la forêt d’une pluie solennelle,
Chaque étincelle est un fragment de son passé,
Un baiser, un serment, un rêve effacé.

La femme, sous cette averse de mémoire,
Sent son corps s’alléger, perdre toute noirceur,
Et ses cheveux d’ébène, lentement, se dissolvent
En une brume fine que les vents résolvent.

La forêt retient son souffle, immobile et grave,
Tandis que disparaît celle qui fut esclave
D’un amour trop vaste pour les doigts du destin,
Et dont le cœur mourut aux portes du matin.

Il ne reste plus rien qu’une trace légère,
Une empreinte de pas sur la mousse éphémère,
Et l’écho d’un adieu, murmuré sous les cieux,
Qui se mêle à jamais au chant silencieux.

La lune, spectatrice indifférente et lasse,
Coule un regard d’argent sur le vide qui passe,
Tandis que les sapins, gardiens taciturnes,
Inclinent leurs sommets comme des urnes.

Ainsi s’achève, au bois des âmes enchaînées,
Le voyage intérieur d’une vie condamnée,
Où l’étoile, témoin de l’ultime abandon,
Scelle d’un sceau de feu le silence et le nom.

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Ce poème nous rappelle que chaque âme porte en elle les traces d’un passé douloureux, mais aussi la lumière fragile d’un espoir renouvelé. À travers cette quête intérieure, nous sommes invités à accepter nos propres ombres et à trouver la paix dans l’éphémère. La forêt, témoin silencieux, nous enseigne que même dans les ténèbres, une lueur peut guider nos pas vers l’acceptation et la sérénité.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr
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