Dans les méandres du temps, certaines amitiés se fanent, se disloquent, comme des souvenirs d’une mélodie douce, égarée dans l’écho des jours passés. Ce poème s’ouvre sur des réflexions d’un cœur encrassé par le poids des rêves déchus, sur ces liens tissés avec tant de soin, mais qui, emportés par la vie, se sont distendus, s’effilochant au gré des saisons. Quand l’éloignement s’installe, il laisse derrière lui un parfum de nostalgie, un goût amer d’un bonheur jadis partagé.
O toi, étoile qui brillais, clairière d’allégresse,
Le temps, ce voleur, a effacé ta finesse.
Nos rires résonnaient comme une douce symphonie,
Mais le vent des ans a pris notre harmonie.
Je me souviens des instants, ces éclats de lumière,
Nos secrets chuchotés au cœur de la poussière,
Chaque promesse scellée sous les cieux d’été,
Dans l’innocence d’un monde à jamais enchanté.
Les jours se sont mêlés à des ombres furtives,
Les chemins se sont séparés, l’amitié naufractive,
Comme des voiles blanches au loin se dissolvant,
Nous avons pris le large, sans un regard en avant.
Les souvenirs, tendres, flottent, hélas, en silence,
Des rires d’antan, des éclats de présence,
Mais le fil s’est rompu, comme un souffle perdu,
Et chaque instant vécu semble maintenant aigu.
Où es-tu, complice, dans ce grand théâtre ?
À l’ombre des souvenirs, je m’efface, je constate,
Que l’intérêt s’effrite, que l’écho se désenfle,
Et nos doux instants, un écho qui se tremble.
Nos chemins s’éclipsent, laissant place aux regrets,
À l’ombre des promesses que le temps a faits,
Mais, au fond de moi, je chéris ton reflet,
Un fils de nostalgie, un songe que je prêterai.
Dans le jardin de l’amitié, certaines fleurs s’estompent, mais chaque pétale perdu se transforme en une leçon de vie. Peut-être qu’une amitié, même évanouie, nourrit l’âme par ses souvenirs lumineux, et que c’est dans cette alchimie de la nostalgie que l’on retrouve des fragments de joie. Se souvenir, c’est garder vive la flamme, même lorsque le lien s’amenuise, et ainsi, malgré les distances, l’amitié perdue continue d’illuminer nos souvenirs, comme une étoile clignotante dans le vaste ciel de nos cœurs.
