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Sirventes Contre Rome

Le poème *Sirventes Contre Rome* de Guilhem Figueira est une puissante dénonciation des abus et de la corruption liés à la ville éternelle. Écrit à la fin du Moyen Âge, ce sirventès se situe dans un contexte historique marqué par les luttes de pouvoir et les tensions religieuses. L’œuvre de Figueira révèle sa rage et sa déception face à l’hypocrisie de Rome, en utilisant des métaphores évocatrices et une rhétorique poignante. Ce poème reste significatif aujourd’hui, tant pour son actualité que pour son impact émotionnel.
De faire un sirventès – sur cette mélodie qui me convient. Je ne veux plus tarder – ni longtemps hésiter ; Et je sais cependant, sans en douter – qu’il attirera sur moi la malveillance, Car je fais ce sirventès Sur les fourbes, les malappris De Rome, qui est – à la tête de la décadence, Où tout bien déchoit Je ne m’étonne plus, – Rome, si le monde se trompe, Car vous avez mis le siècle – en tourment et en guerre, Et prouesse et merci – meurent par vous et sont ensevelis, Rome trompeuse, Guide, cime et racine De tous maux. – si bien que le noble roi d’Angleterre Fut par vous trahi. Rome tricheuse, – la cupidité vous égare : A vos brebis – vous tondez trop la laine. Que le Saint-Esprit – qui revêtit un corps humain Entende mes prières Et brise tes crocs. Rome, point de trêve avec moi, – car tu es fausse et perfide Envers nous et envers les Grecs. Rome, aux faibles d’esprit – vous rongez la chair et les os, Et vous guidez les aveugles – avec vous vers la fosse ; Vous outrepassez les commandements – de Dieu, si grande Est votre cupidité. Car vous faites, contre denier. Remise des péchés. – Rome, vous vous chargez D’un lourd fardeau de mal. Rome, sachez bien – que votre lâche marchandage Et votre folie – ont fait perdre Damiette. Vous régnez à la maie heure, – Rome. Que Dieu vous abatte Et vous fasse déchoir ! Car vous régnez trop hypocritement Pour l’argent, – Rome, de race vile, menteuse À ses engagements. Rome, je sais en vérité ; – sans aucun doute, que sous couleur De faux pardon -, vous avez livré Au martyre – les barons de France, Loin, du paradis, Et que vous avez assassiné, Rome, le bon roi Louis – en l’attirant loin de Paris Par vos prédications trompeuses. Rome, aux Sarrasins – vous faites peu de dommage, Mais les Grecs et les Latins – vous les envoyez au carnage. Dans le l’eu de l’enfer, Rome, – vous avez élu demeure, Dans la perdition. Que jamais Dieu ne me fasse Participer, Rome, au pardon – ni au pèlerinage Que vous fîtes en Avignon -,. Rome, sans motif- vous avez tué maintes gens. Et il ne me plaît guère – de vous voir suivre une voie tortueuse. Car au salut. – Rome, c’est vous qui fermez la porte. Aussi suit-il un mauvais guide. Été comme hiver, Celui qui marche sur vos traces – car le diable l’emporte Dans le feu d’enfer. Rome, il est facile – de voir le mal qu’on doit dire de vous. Car, par dérision – vous faites des chrétiens des martyrs; Mais en quel livre – trouvez-vous que l’on doive, Rome, tuer les chrétiens ? Que Dieu qui est le pain véritable et quotidien M’accorde – de voir advenir des Romains Ce que je désire. Rome, il est bien vrai – que vous fûtes trop empressée Aux pèlerinages hypocrites – que vous avez proclamés contre Toulouse ; Vous avez trop rogné de mains – à la façon d’une enragée, Rome semeuse de discorde. Mais si le valeureux comte Vit encore deux ans – la France portera Le châtiment de vos perfidies. Rome, si grande – est votre forfaiture Que vous plongez dans l’oubli – Dieu et ses saints ; Et vous régnez si mal – Rome fausse et perfide. Qu’en vous se cache, Se réduit et se détruit La joie de ce monde. — Et vous faites grande démesure A l’égard du comte Raimon. Rome, Dieu lui vienne en aide – et lui donne le pouvoir et la force, Au comte qui tond – les Français et les écorche. Et en « fait planche et pont » – quand il est aux prises avec eux ; Et j’en ai grande joie. Rome, que Dieu se souvienne De vos grands torts – et s’il lui plaît, qu’il arrache le comte À vous et à la mort. Rome, je reprends bien confiance, – car avant peu Vous finirez mal -, si l’empereur loyal’ Règle habilement son destin – et fait ce qu’il doit faire. Rome, je vous le dis en vérité, Votre puissance, nous la verrons Déchoir -. Rome, que le vrai Sauveur me permette De voir bientôt cela ! Rome, pour de l’argent – vous faites mainte vilenie, Mainte chose déplaisante – et mainte félonie. Vous voulez tellement – régir le monde que vous ne redoutez rien, Ni Dieu ni ses défenses ; Au contraire, je le vois, Vous faites plus de mal – que je ne saurais dire, Au moins dix fois plus. Rome, vous serrez tellement – votre griffe Que ce dont vous pouvez – vous emparer, vous échappe difficilement. Si vous ne perdez bientôt – la puissance, le monde est tombé Dans un mauvais piège, Il est mort, vaincu. Et le mérite est détruit : – Rome, voilà les miracles Que fait votre pape. Rome, que Celui qui est la lumière – du monde et la vraie vie Et le vrai salut, – vous donne une mauvaise destinée. Car vous commettez tant de méfaits, au su de tous, – que le monde crie. Rome déloyale, Racine de tous maux. Dans les feux de l’enfer – vous ne manquerez point de brûler, Si vous ne changez pas vos pensées. Rome, en la personne de vos cardinaux, – on a de quoi vous reprendre. Pour les mortels – péchés dont ils font parler. Car ils ne pensent qu’aux moyens- de revendre Dieu et ses amis. Et la réprimande pour eux reste vaine. Rome, il est fort écœurant – d’écouter et d’entendre Vos sermons. Rome, je suis irrité – de voir grandir votre pouvoir. Et de voir grande peine – nous accabler tous à cause de vous. Car vous êtes l’abri et la source – de la tromperie, de la honte Et du déshonneur. Vos pasteurs Sont hypocrites et fourbes, – Rome, et qui les fréquente Fait bien grande folie. Rome, il agit mal – le pape, quand il dispute Avec l’Empereur – le droit à la couronne. Quand il lui crée des difficultés » – et pardonne à ses ennemis, Car un tel pardon. Qui n’est pas amené par de justes raisons, Rome, n’est point convenable; – qui, au contraire, cherche à en justifier l’auteur, Demeure honteux. Rome, que le Dieu de gloire – qui souffrit douleur cruelle pour nous Sur la croix, – vous donne une mauvaise fortune. Car vous voulez toujours – porter la bourse pleine, Rome aux viles coutumes, Dont tout le cœur Est tourné vers l’argent : – Aussi la convoitise Vous conduit aux flammes éternelles. Rome, de la rancœur – que vous portez en la gorge. Naît le suc dont meurt – le monde, et dont il s’étouffe Avec (trompeuse) douceur au cœur ; – voilà pourquoi le sage tremble Quand il reconnaît et voit Le venin mortel (Et sa provenance là-bas -: Rome, il vous coule du cœur Dont les poitrines sont pleines. Rome, on a bien toujours – entendu dire Que ce qui vous tient la tête diminuée (de sens) – c’est que vous la faites souvent raser ; Je pense donc et je crois – que vous auriez besoin, Rome, qu’on vous ôtât la cervelle’, Car vous portez un vilain chapeau, Vous et Cîteaux – qui fîtes faire à Béziers Très affreuse boucherie. Rome, avec un appât trompeur – vous tendez votre filet Et vous mangez maint morceau mal acquis – quel que soit celui qui s’en passe. Car vous portez en vous – avec une mine innocente d’agneau, Des loups rapaces. Des serpents « couronnés : Nés d’une vipère – et c’est pourquoi le diable prend soin de vous. Comme de ses intimes.
Cette œuvre monumentale de Guilhem Figueira nous pousse à réfléchir sur le pouvoir et ses dérives. N’hésitez pas à partager vos pensées sur *Sirventes Contre Rome* dans les commentaires et à explorer d’autres poèmes de cet auteur engagé.

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