Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Monologue pour Cassandre
Le poème ‘Monologue pour Cassandre’ de Wisława Szymborska est une réflexion profonde sur la condition humaine, la solitude et la perception du temps. Écrite par l’une des voix les plus influentes de la poésie contemporaine, cette œuvre nous plonge dans l’esprit tourmenté de Cassandre, une figure mythologique dont les prédictions restent ignorées. À travers des images puissantes et des émotions complexes, Szymborska nous invite à explorer les thèmes universels de l’isolement et de la compréhension face à l’inéluctable.
C’est moi, Cassandre. Et voici ma cité recouverte de braises. Et voici mon bâton, mes rubans de prophète. Et voici ma tête pleine d’incertitudes. C’est vrai, je triomphe. Le feu de ma raison lèche la voûte céleste. Seuls les prophètes que personne ne croÃŪt jouissent de tels spectacles ; seuls ceux qui s’y sont assez mal pris pour que tout s’accomplisse aussi rapidement comme s’ils n’avaient pas existé. Je me souviens maintenant, très distinctement de ceux qui, devant moi, arrêtaient de parler. Rires qui s’touffaient. Mains qui se dénouaient. Enfants qui couraient vers leurs mères. Je n’ai même pas connu leurs noms si périssables. Et cette chanson sur la petite feuille verte, Personne ne l’achevait quand j’tais là . Je les aimais. Mais les aimait de haut. Bien plus haut que la vie. De l’avenir. où il fait toujours vide. D’où rien n’est plus facile qu’apercevoir la mort. Je regrette maintenant que ma voix fût si dure. Regardez-vous vous -mêmes depuis les étoiles, disais-je. Regardez-vous vous -mêmes depuis les étoiles. Ils m’entendaient, et baissaient les yeux. Dans la vie ils vivaient. Portés par le grand vent. Déterminés, dès leur naissance dans ces grands corps migratoires. Mais il y avait en eux comme un espoir humide, Une flamme nourrie de son propre grésillement. Ils savaient mieux que moi ce que c’est un instant, un seul au moins, unique ; n’importe lequel â Avant â J’avais raison. Seulement voilà , il n’en résulte rien. Et voici ma chemise barbouillée par le feu. Et voici ma quincaillerie de prophétesse. Et voici mon visage tordu. Visage qui n’a pas su qu’il pouvait être beau.
Après avoir découvert ‘Monologue pour Cassandre’, prenez un moment pour réfléchir aux pensées profondes qu’il suscite. N’hésitez pas à partager vos impressions et à explorer d’autres œuvres de Wisława Szymborska pour enrichir votre expérience poétique.