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Le Bonheur
Le poème ‘Le Bonheur’ de Jorge Luis Borges est une plongée dans la complexité de l’amour et des expériences humaines. Écrit au 20ᵉ siècle, ce texte captivant explore les thèmes du temps, de la mémoire et de la création. À travers des métaphores puissantes, Borges nous invite à réfléchir sur notre propre existence et notre place dans l’univers, un sujet qui demeure pertinent et intemporel.
Celui qui embrasse une femme est Adam. La femme est Eve. Tout se passe pour la première fois. J’ai vu une chose blanche dans le ciel. On me dit que c’est la lune, mais que puis-je faire avec un mot et une mythologie? Les arbres me font peur. Ils sont si beaux. Les animaux tranquilles s’approchent pour que je dise leur nom. Les livres de la bibliothèque n’ont pas de lettres. Quand je les ouvre, elles surgissent. Parcourant l’atlas je projette la forme de Sumatra. Celui qui brûle une allumette dans le noir est en train d’inventer le feu. Dans le miroir, il y a un autre qui guette. Celui qui regarde la mer voit l’Angleterre. Celui qui profère un vers de Liliencron est entré dans la bataille. J’ai rêvé Carthage et les légions qui désolèrent Carthage. J’ai rêvé l’pée et la balance. Loué soit l’amour où il n’y a ni possesseur ni possédé mais où tous deux se donnent. Loué soit le cauchemar, qui nous dévoile que nous pouvons créer l’enfer. Celui qui descend un fleuve descend le Gange. Celui qui regarde une horloge de sable voit la dissolution d’un empire. Celui qui joue avec un couteau présage la mort de César. Celui qui dort est tous les hommes. Dans le désert, je vis le jeune Sphinx qu’on vient de façonner. Rien n’est ancien sous le soleil. Tout se passe pour la première fois, mais éternellement. Celui qui lit mes mots est en train de les inventer. Extrait de: 2010, Oeuvres Complètes II, (Gallimard)
En fin de compte, ‘Le Bonheur’ nous pousse à considérer la beauté et la fragilité de nos relations humaines, ainsi que notre capacité à créer des significations. Nous vous invitons à explorer davantage les œuvres de Jorge Luis Borges et à partager vos réflexions sur ce poème fascinant.