Modernité en poésie – La poésie moderniste
Modernité en poésie ou la poésie moderniste fait référence à la poésie écrite entre 1890 et 1950 dans la tradition de la littérature moderniste. Cependant, les dates de ce terme dépendent de plusieurs facteurs, notamment la nation d’origine, l’école particulière en question et les biais du critique qui fixe ces dates. Le critique et poète C. H. Sisson a observé dans son essai « Poetry and Sincerity » que « la modernité dure depuis longtemps. Il n’y a pas eu de jour dans la mémoire vivante où de jeunes écrivains n’émergent pas, dans une menace d’iconoclasme. »On dit généralement que la poésie moderniste a commencé avec le mouvement symboliste français et se termine artificiellement avec la Seconde Guerre mondiale. Les dates de début et de fin de la période moderniste sont bien entendu arbitraires. Des poètes tels que W. B. Yeats (1865–1939) et Rainer Maria Rilke (1875–1926) ont commencé dans une veine post-romantique et symboliste, modernisant leur idiome poétique après avoir été influencés par des développements politiques et littéraires.
La poésie acméiste était une école poétique moderniste russe, émergée vers 1911, qui privilégiait l’expression directe à travers des images exactes. Parmi les figures associées à l’acméisme figurent Nikolay Gumilev, Osip Mandelstam, Mikhail Kuzmin, Anna Akhmatova et Georgiy Ivanov.
Le mouvement imagiste, une école anglo-américaine à partir de 1914, s’est révélé radical et important, marquant un nouveau point de départ pour la poésie. Certains considèrent qu’il a commencé avec les œuvres de H.D., Hardy et Pound, Eliot et Yeats, Williams et Stevens.
Autour de la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle génération de poètes a cherché à révoquer l’effort de leurs prédécesseurs vers l’impersonnalité et l’objectivité. Ainsi, l’objectivisme était un groupe lâche de modernistes de deuxième génération des années 1930. Ils incluent Louis Zukofsky, Lorine Niedecker, Charles Reznikoff, George Oppen, Carl Rakosi et Basil Bunting. Les objectivistes considéraient le poème comme un objet ; ils mettaient l’accent sur la sincérité, l’intelligence et la clarté de la vision du poète.
En anglais, le modernisme s’achève avec le tournant vers la poésie confessionnelle dans les œuvres de Robert Lowell et Sylvia Plath, parmi d’autres. Des poètes comme Robert Frost, Wallace Stevens et E. E. Cummings ont également poursuivi leur travail après la Seconde Guerre mondiale.
Le renouveau de la poésie britannique était une large collection d’assemblages et de sous-assemblages durant la fin des années 1960 et le début des années 1970. Il s’agissait d’une réaction moderniste au mouvement conservateur influencé par Basil Bunting et d’autres. Les poètes de premier plan incluaient J. H. Prynne, Eric Mottram, Tom Raworth, Denise Riley et Lee Harwood.
La nature du modernisme
Le modernisme a émergé avec ses ruptures insistantes avec le passé immédiat, ses différentes inventions, « faire du neuf » avec des éléments de cultures éloignées dans le temps et l’espace. Les questions d’impersonnalité et d’objectivité semblent être cruciales pour la poésie moderniste. Le modernisme s’est développé à partir d’une tradition d’expression lyrique, en mettant l’accent sur l’imagination personnelle, la culture, les émotions et les souvenirs du poète. Pour les modernistes, il était essentiel de s’éloigner du personnel pour faire une déclaration intellectuelle que la poésie pouvait formuler sur le monde. Même lorsqu’ils revenaient à l’aspect personnel, comme T. S. Eliot dans les « Quatuors » et Ezra Pound dans « Les Cantos », ils distillaient le personnel dans une texture poétique qui revendiquait une signification humaine universelle. Herbert Read a dit à ce sujet : « Le poète moderne n’a aucune alliance essentielle avec des schémas réguliers de quelque sorte. Ils se réservent le droit d’adapter leur rythme à leur humeur, de moduler leur mètre au fur et à mesure de leur progression. Loin de rechercher la liberté et l’irresponsabilité (impliquées par le malheureux terme de vers libre), ils recherchent une discipline plus stricte d’accord exact entre pensée et sentiment. »
Exemple de poème français
Dans les méandres du temps, les souvenirs flottent,
Échos lointains de l’âme en quête de lumière.
Les ombres dansent, silencieusement,
Écrivant des vers sur les murs de la mémoire.
Des vagues de nostalgie s’écrasent,
Sur le rivage de mes pensées, lorsque la nuit s’avance,
Et chaque étoile, un souffle de vie,
Illumine les ombres de mon cœur.
Voici, le poème respecte le genre poétique moderniste par son utilisation d’images précises et de sentiments profonds, tout en s’éloignant de la forme traditionnelle pour une expression plus personnelle et intellectuelle.