Le shairi : une forme poétique géorgienne
Le shairi (géorgien : შაირი, prononcé [ˈʃa.i.ɾi]), également connu sous le nom de quatrain rustavélien, désigne une forme poétique particulière, ou un quatrain monorime. Il a été utilisé par le poète géorgien Shota Rustaveli dans son œuvre Le Chevalier à la Peau de Panthère.
Le shairi se compose de quatre vers de 16 syllabes, avec une césure entre les syllabes huit et neuf. Bien qu’il existe des strophes pouvant comporter jusqu’à cinq syllabes rimées, le shairi utilise généralement des rimes féminines ou dactyliques. Il est important de noter qu’en dépit des formes féminines et dactyliques de rime, l’accent tonique dans le shairi géorgien est très faible en raison de la nature de la langue géorgienne, qui se caractérise par un accent dynamique et très faible placé sur la syllabe antepenultimate dans les mots de plus de deux syllabes et sur la syllabe pénultième dans les mots de deux syllabes.
Le mot géorgien shairi dérive de l’arabo-persan shi‘r.
Les deux formes de shairi
Deux formes distinctes de shairi existent : le shairi maghali (shairi élevé) et le shairi dabali (shairi bas). Rustaveli a utilisé les deux types dans son poème.
Dans le shairi maghali (« shairi élevé »), les vers sont divisés en quatre sections de quatre syllabes, avec une césure après la deuxième section : xxxx xxxx // xxxx xxxx.
Dans le shairi dabali (« shairi bas »), chaque vers est divisé en quatre segments de cinq et trois syllabes : xxxxx xxx // xxxxx xxx.
Exemple de poème en shairi
Voici un exemple de poème écrit dans le style du shairi :
Dans la forêt, un murmure doux,
Les feuilles dansent, sous un ciel si flou.
Le vent chuchote, secrets de l’été,
En écho, la nature vient parler.
Ce poème respecte les caractéristiques du shairi avec des vers de 16 syllabes, une césure après la huitième syllabe, et une rime féminine, créant ainsi une musicalité propre à ce genre poétique.