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Barbes
Le poème ‘Barbes’ de Léo Ferré est une œuvre emblématique qui capture l’essence de la vie parisienne. Riche en images et en émotions, ce poème plonge le lecteur dans un univers où le quotidien se mêle à des réflexions profondes sur l’amour, la souffrance et la beauté des choses simples. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème reste d’une grande actualité, témoignant des luttes et des joies des personnages qui arpentent les rues de Paris.
A Barbès-Rochechouart j’ai rencontré Satan Il avait le teint rose et doux comme une orange Il s’épluchait gaiement dans les basques du temps Qu’un chronomètre usé ourlait de sa vidange Des filles aux foulards hurlant leur univers S’en allaient doucement drapées de ma tendresse Ces soirs-là je rentrais chez moi tout de travers Tout en griffant les murs anciens de ma détresse Trottoirs se racontant l’orgie des vieux bistrots Affiches où les noms transpiraient l’hiéroglyphe Becs de gaz de Paris qui me ressemblaient trop Ma rue avait alors des pitiés de pontife J’avais un petit Christ sculpté dans de la chair Et le montrant aux yeux inquiets des populaces Je m’en tapais un vieux bifteck d’entre deux airs La transsubstantiation ça me rendait vorace Et m’abîmant tout seul en des rêves sereins Dans un hôtel fameux où la passe est sanguine Je passais lentement sur le ventre vaurien D’un ancien rossignol jaloux de ma poitrine L’oraison que distraitement je lui dictais Susurrait en clef d’ut des libertés publiques Ça vous avait tout l’air d’un chant ultra-secret Car mon doux rossignol lisait mal la musique Vieil hôtel de la terre à Barbés à Paris Tous les bidets du monde ont chanté vos outrages Outrageuses vertus plissées en organdi Vos culottes de passe arrimaient mon veuvage Et vos yeux que teignait la bonté des jardins Quand les printemps de vos vingt ans faisaient la roue Me regardaient comme on regarde un vieux tapin Qui misérablement au désespoir se noue
En découvrant ‘Barbes’, nous sommes invités à ressentir la profondeur des émotions humaines face à la vie urbaine. Ce poème de Léo Ferré encourage chacun à explorer davantage ses œuvres et à réfléchir sur les thèmes universels qu’il aborde.