Le rondel : une forme poétique
Le rondel est une forme de vers utilisée dans la poésie de langue anglaise, conçue par Algernon Charles Swinburne (1837–1909). Il correspond à la forme anglo-normande du rondeau français. Le rondel utilise des refrains, répétés selon un certain schéma stylisé. Un rondel se compose de neuf vers, chacun ayant le même nombre de syllabes, plus un refrain après le troisième vers et après le dernier vers. Le refrain doit être identique au début du premier vers : il peut s’agir d’un demi-vers et rime avec le deuxième vers. La structure du rondel se compose de trois strophes et son schéma de rimes est le suivant : A B A R ; B A B ; A B A R ; où R représente le refrain.
Swinburne a publié un livre intitulé *A Century of Roundels*. Il a dédié ces poèmes à son amie Christina Rossetti, qui a ensuite commencé à écrire des rondels elle-même, comme en témoignent les exemples suivants de son anthologie de poésie : *Wife to Husband*, *A Better Resurrection*, *A Life’s Parallels*, *Today for me*, *It is finished*, *From Metastasio*.
Le premier rondel de Swinburne s’intitule « The roundel » :
A roundel is wrought as a ring or a starbright sphere, (A)
With craft of delight and with cunning of sound unsought, (B)
That the heart of the hearer may smile if to pleasure his ear (A)
A roundel is wrought. (R)Its jewel of music is carven of all or of aught – (B)
Love, laughter, or mourning – remembrance of rapture or fear – (A)
That fancy may fashion to hang in the ear of thought. (B)As a bird’s quick song runs round, and the hearts in us hear (A)
Pause answer to pause, and again the same strain caught, (B)
So moves the device whence, round as a pearl or tear, (A)
A roundel is wrought. (R)
Le poème « A baby’s death » de Swinburne contient sept rondels. Le quatrième rondel est devenu la chanson « Roundel: The little eyes that never knew Light, » mise en musique par le compositeur anglais Edward Elgar.
Exemple de poème en rondel
Voici un poème original qui respecte la forme du rondel :
Dans le jardin des rêves, une étoile s’épanouit, (A)
Chantant aux vents doux des secrets d’autrefois, (B)
Que l’ombre caresse et que la lumière fuit, (A)
Dans le jardin des rêves. (R)Les fleurs murmurent des promesses et des choix, (B)
Emportant les craintes, les souffrances, les cris, (A)
Échos de l’amour que le cœur toujours envoie. (B)Comme un doux parfum qui dans l’air se construit, (A)
Chaque souvenir danse, chaque instant s’épanouit, (B)
Tandis que le temps trace des chemins sans bruit, (A)
Dans le jardin des rêves. (R)