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Une Mémoire pour l’Oubli

Dans ‘Une Mémoire pour l’Oubli’, Mahmoud Darwich nous plonge au cœur d’une scène troublante, où la mémoire se confronte à l’oubli dans un monde dévasté. Publié en 1994, ce poème critique et émotionnel reflète les souffrances humaines causées par les conflits, tout en rendant hommage à ceux qui ont disparu. L’œuvre de Darwich, profondément ancrée dans l’histoire palestinienne, continue de résonner aujourd’hui, faisant de lui l’un des poètes les plus influents de la littérature contemporaine.
Ce bruit au loin a fait remonter en nous l’angoisse des forêts vierges des premiers âges. La crainte guide nos pas. Près du jardin de Sanaiïyeh, une scène de Jugement dernier. Des centaines de personnes affolées entourant un énorme cercueil de pierre. Sous un ciel portant toutes les nuances de la cendre, l’accablement lourd comme une chape. Nous nous frayons un passage au milieu de la foule pour essayer d’apercevoir quelque chose derrière la lisière des épaules, derrière la barrière humaine, autour de la peur et de la colère, et nous voyons… Un immeuble que la terre a englouti. L’universelle barbarie s’en est emparée. Il y a un nom pour cette chose ? Une bombe à implosion ; elle creuse un énorme vide sous son objectif qui perd ses fondations, qui se retrouve avalé, transformé en cimetière enfoui, sans modification ni changement. Là-dessous, dans ce nouvel espace, les formes conservent leur apparence et les habitants de l’immeuble gardent l’attitude qu’ils avaient, la trace du geste étranglé. Là-dessous, sous ce qui était le dessous il y a moins d’une seconde, ce sont désormais des statues de chair, dépourvues de toute vie, pas même pour un adieu. Celui qui dormait continue à dormir, celui qui tenait à la main une cafetière la tient toujours à la main, celui qui ouvrait la fenêtre l’ouvre encore, celui qui tétait le sein de sa mère, celui qui dormait au côté de sa femme… Mais celui qui se trouvait par hasard sur la terrasse n’a eu qu’à secouer la poussière de ses vêtements et à sauter sur la chaussée, sans avoir à emprunter l’ascenseur, l’immeuble ayant été réduit à un tas de gravats à peine plus haut que le sol. Les oiseaux aussi volettent dans leurs cages posées sur ce qui fut une terrasse. Extrait de: traduit de l’arabe par Yves Gonzalez-Quijano et Farouk Mardam-Bey, Arles, Actes Sud, (1994)
Ce poème, fort et évocateur, nous oblige à réfléchir sur la fragilité de la mémoire et la permanence du souvenir. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Mahmoud Darwich pour découvrir la profondeur de sa pensée et la beauté de sa langue.

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