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Le Cri
Le poème ‘Le Cri’ de Louise Ackermann se présente comme une métaphore poignante de la lutte humaine face à l’adversité. Écrite au 19e siècle, cette œuvre reflète non seulement le désespoir d’un naufrage symbolique mais aussi la quête de résistance et de dignité face à la fatalité. À travers des images puissantes et un ton mélancolique, Ackermann nous invite à réfléchir sur notre propre condition face aux tempêtes de la vie.
Lorsque le passager, sur un vaisseau qui sombre, Entend autour de lui les vagues retentir, Quâa perte de regard la mer immense et sombre Se soulÃĻve pour lâengloutir, Sans espoir de salut et quand le pont sâentrâouvre, Parmi les mÃĒts brisÃĐs, terrifiÃĐ, meurtri, Il redresse son front hors du flot qui le couvre, Et pousse au large un dernier cri. Cri vain ! cri dÃĐchirant ! Lâoiseau qui plane ou passe Au delà du nuage a frissonnÃĐ dâhorreur, Et les vents dÃĐchaÃŪnÃĐs hÃĐsitent dans lâespace A lâÃĐtouffer sous leur clameur. Comme ce voyager, en des mers inconnues, Jâerre et vais disparaÃŪtre au sein des flots hurlants ; Le gouffre est à mes pieds, sur ma tÊte les nues Sâamoncellent, la foudre aux flancs. Les ondes et les cieux autour de leur victime Luttent dâacharnement, de bruit, dâobscuritÃĐ ; En proie à ces conflits, mon vaisseau sur lâabÃŪme Court sans boussole et dÃĐmÃĒtÃĐ. Mais ce sont dâautres flots, câest un bien autre orage Qui livre des combats dans les airs tÃĐnÃĐbreux ; La mer est plus profonde et surtout le naufrage Plus complet et plus dÃĐsastreux. Jouet de lâouragan qui lâemporte et le mÃĻne, EncombrÃĐ de trÃĐsors et dâagrÃĻs submergÃĐs, Ce navire perdu, mais câest la nef humaine, Et nous sommes les naufragÃĐs. LâÃĐquipage affolÃĐ manÅuvre en vain dans lâombre ; LâÃpouvante est à bord, le DÃĐsespoir, le Deuil ; Assise au gouvernail, la FatalitÃĐ sombre Le dirige vers un ÃĐcueil. Moi, que sans mon aveu lâaveugle DestinÃĐe Embarqua sur lâÃĐtrange et frÊle bÃĒtiment, Je ne veux pas non plus, muette et rÃĐsignÃĐe, Subir mon engloutissement. Puisque, dans la stupeur des dÃĐtresses suprÊmes, Mes pÃĒles compagnons restent silencieux, A ma voix dâenlever ces monceaux dâanathÃĻmes Qui sâamassent contre les cieux. Afin quâelle ÃĐclatÃĒt dâun jet plus ÃĐnergique, Jâai, dans ma rÃĐsistance à lâassaut des flots noirs, De tous les cÅurs en moi, comme en un centre unique, RassemblÃĐ tous les dÃĐsespoirs. Quâils vibrant donc si fort, mes accents intrÃĐpides, Que ces mÊmes cieux sourds en tressaillent surpris ; Les airs nâont pas besoin, ni les vagues stupides, Pour frissonner dâavoir compris. Ah ! câest un cri sacrÃĐ que tout cri dâagonie ; Il proteste, il accuse au moment dâexpirer. Eh bien ! ce cri dâangoisse et dâhorreur infinie, Je lâai jetÃĐ ; je puis sombrer ! Extrait de: PoÃĐsies Philosophiques
En somme, ‘Le Cri’ est une invitation à méditer sur nos propres luttes et la force qu’il nous reste face à l’adversité. N’hésitez pas à explorer davantage l’œuvre de Louise Ackermann et à partager vos impressions sur ce poème qui résonne à travers les âges.