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Les Souvenirs du Peuple
Les Souvenirs du Peuple, écrit par Pierre-Jean de Béranger en 1843, est un poème riche en émotion qui explore la mémoire collective d’un village autour de la figure d’un héros. Ce poème illustre comment les récits de bravoure et d’héroïsme perdurent à travers le temps, forgeant ainsi l’identité d’une communauté. À travers les yeux d’une grand-mère, le poème évoque l’admiration et le respect que le peuple continue de porter à ceux qui ont marqué leur histoire.
On parlera de sa gloire Sous le chaume bien longtemps. L’humble toit, dans cinquante ans, Ne connaîtra plus d’autre histoire. Là viendront les villageois Dire alors à quelque vieille Par des récits d’autrefois, Mère, abrégez notre veille. Bien, dit-on, qu’il nous ait nui, Le peuple encor le révère, Oui, le révère. Parlez-nous de lui, grand-mère ; Parlez-nous de lui. (bis) Mes enfants, dans ce village, Suivi de rois, il passa. Voilà bien longtemps de ça ; Je venais d’entrer en ménage. À pied grimpant le coteau Où pour voir je m’étais mise, Il avait petit chapeau Avec redingote grise. Près de lui je me troublais, Il me dit : Bonjour, ma chère, Bonjour, ma chère. – Il vous a parlé, grand-mère ! Il vous a parlé ! L’an d’après, moi, pauvre femme, À Paris étant un jour, Je le vis avec sa cour Il se rendait à Notre-Dame. Tous les coeurs étaient contents ; On admirait son cortège. Chacun disait : Quel beau temps ! Le ciel toujours le protège. Son sourire était bien doux ; D’un fils Dieu le rendait père, Le rendait père. – Quel beau jour pour vous, grand-mère ! Quel beau jour pour vous ! Mais, quand la pauvre Champagne Fut en proie aux étrangers, Lui, bravant tous les dangers, Semblait seul tenir la campagne. Un soir, tout comme aujourd’hui, J’entends frapper à la porte ; J’ouvre, bon Dieu ! c’était lui Suivi d’une faible escorte. Il s’assoit où me voilà, S’écriant : Oh ! quelle guerre ! Oh ! quelle guerre ! – Il s’est assis là, grand-mère ! Il s’est assis là ! J’ai faim, dit-il ; et bien vite Je sers piquette et pain bis Puis il sèche ses habits, Même à dormir le feu l’invite. Au réveil, voyant mes pleurs, Il me dit : Bonne espérance ! Je cours de tous ses malheurs Sous Paris venger la France. Il part ; et comme un trésor J’ai depuis gardé son verre, Gardé son verre. – Vous l’avez encor, grand-mère ! Vous l’avez encor ! Le voici. Mais à sa perte Le héros fut entraîné. Lui, qu’un pape a couronné, Est mort dans une île déserte. Longtemps aucun ne l’a cru ; On disait : Il va paraître. Par mer il est accouru ; L’étranger va voir son maître. Quand d’erreur on nous tira, Ma douleur fut bien amère ! Fut bien amère ! – Dieu vous bénira, grand-mère ; Dieu vous bénira. (bis) Extrait de: Toutes les chansons de Béranger (1843)
En explorant ‘Les Souvenirs du Peuple’, nous sommes invités à réfléchir sur l’importance de la mémoire et des récits dans notre vie quotidienne. Cela nous rappelle également que chaque génération a ses propres héros à célébrer. N’hésitez pas à partager vos réflexions sur ce poème et à découvrir d’autres œuvres de Pierre-Jean de Béranger.