Le poème ‘Bambine’ de Tristan Corbière nous plonge dans l’univers tumultueux de la mer. Écrit au 19ème siècle, il évoque à la fois la vie des marins et les batailles intérieures que chacun peut rencontrer. À travers le personnage de Bambine, Corbière explore les thèmes de la lutte, de la résilience et de l’inéluctable passage du temps, créant une œuvre riche en images et en émotions.
Tu dors sous les panais, capitaine Bambine Du remorqueur havrais l’Aimable Proserpine, Qui, vingt-huit ans, fis voir au Parisien béant, Pour vingt sous : VOCE AN! L’OCÉAN II [L’OCÉAN!!! Train de plaisir au large. — On double la jetée — En rade : ya-z-unpeuà »gomme… —Une mer démontée — Et la cargaison râle : — Ah! commandant! assez! Assez, pour notre argent, de tempête! cessez! — Bambine ne dit mot. Un bon coup de mer passe Sur les infortunés : — Ah, capitaine! grâce!… — C’est bon… si ces messieurs et dam’s ont leur [content?… C’est pas pour mon plaisir, moi, v’s’êtes mon charge-Pare à virer… — [ment : Malheur! le coquin de navire Donne en grand sur un banc… — Stoppe! — Fini de [rire… Et talonne à tout rompre, et roule bord sur bord Balayé par la lame : — A la fin, c’est trop fort!… — Et la cargaison rend des cris… rend tout! rend l’âme Bambine fait les cent pas. Un ange, une femme Le prend : — C’est ennuyeux ça, conducteur! cessez’ Faites-moi mettre à terre, à la fin ! c’est assez ! — Bambine l’élongeant d’un long regard austère : — À terre! q’vous avez dit?… vous avez dit : à terre . À terre! pas dégoûtai!… Moi-z’aussi, foi d’mat’lot, J’voudrais ben!… attendu q’si t’-ta-l’heure l’prim’flot Ne soulag’ pas la coque : vous et moi, mes princesses J’bêrons ben, sauf respect, la lavure éd’nos fesses! — Il reprit ses cent pas, tout à fait mal bordé : — À terre!… j’cràis f…tre ben! Les femm’s!… pas [dégoûté ! Havre-de-Grâce. La Hève. — Août.
Ce poème nous invite à réfléchir sur le courage face aux tempêtes de la vie. Il est un appel à l’exploration des œuvres de Tristan Corbière, pour découvrir d’autres facettes de son talent poétique.