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Aurora
Le poème ‘Aurora’ de Tristan Corbière, extrait de son recueil ‘Les Amours jaunes’ publié en 1873, plonge le lecteur dans l’univers audacieux des corsaires. À travers des métaphores maritimes et des images poétiques, l’auteur évoque les joies et les peines d’un voyage en mer, incarnant l’esprit libre et aventureux de ces hommes. Ce poème reste significatif pour son exploration du thème de l’aurore, symbolisant à la fois un nouveau départ et l’éphémérité de la vie.
Appareillage d’un brick corsaire . « Quand l’on fut toujours vertueux L’on aime à voir lever l’aurore… » Cent vingt corsairiens, gens de corde et de sac, À bord de la Mary-Gratis, ont mis leur sac. – Il est temps, les enfants ! on a roulé sa bosse… Hisse ! – C’est le grand-foc qui va payer la noce. Étarque ! – Leur argent les fasse tous cocus !… La drisse du grand-foc leur rendra leurs écus… – Hisse hoé !… C’est pas tant le gendarm’ qué jé r’grette ! – Hisse hoà !… C’est pas ça ! Naviguons, ma brunette ! Va donc Mary-Gratis, brick écumeur d’Anglais ! Vire à pic et dérape !… – Un coquin de vent frais Largue, en vrai matelot, les voiles de l’aurore ; L’écho des cabarets de terre beugle encore… Eux répondent en chœur, perchés dans les huniers, Comme des colibris au haut des cocotiers : « Jusqu’au revoir, la belle, « Bientôt nous reviendrons… » Ils ont bien passé là quatre nuits de liesse, Moitié sous le comptoir et moitié sur l’hôtesse… « …Tâchez d’être fidèle, « Nous serons bons garçons… » – Évente les huniers !… C’est pas ça qué jé r’grette… – Brasse et borde partout !… Naviguons, ma brunette ! – Adieu, séjour de guigne !… Et roule, et cours bon bord… Va, la Mary-Gratis ! – au nord-est quart de nord. – … Et la Mary-Gratis, en flibustant l’écume, Bordant le lit du vent se gîte dans la brume. Et le grand flot du large en sursaut réveillé À terre va bâiller, s’étirant sur le roc : Roul’ ta bosse, tout est payé Hiss’ le grand foc ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ils cinglent déjà loin. Et, couvrant leur sillage, La houle qui roulait leur chanson sur la plage Murmure sourdement, revenant sur ses pas : – Tout est payé, la belle !… ils ne reviendront pas. Extrait de: Les Amours jaunes (1873)
‘Aurora’ nous rappelle que chaque voyage est empreint d’espoir et de mélancolie. La célébration de l’aurore par Corbière incite les lecteurs à réfléchir sur leurs propres aventures et à se souvenir que, malgré les adieux, chaque aurore apporte la promesse de nouvelles perspectives. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Tristan Corbière et à partager vos réflexions sur ce poème.