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Fruits de la Mer
Le poème ‘Fruits de la Mer’ de Théodore Hannon plonge le lecteur dans un univers vibrant où la poissonnière est au centre d’une célébration des délices marins. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème utilise des images riches et sensuelles pour évoquer le charme et la fraîcheur des produits de la mer, tout en rendant hommage à la beauté du quotidien. Hannon, en tant que poète incontournable de son époque, nous offre une œuvre qui reste significative dans son exploration des thèmes de la nature et de la beauté.
Ma poissonnière est non moins fraîche Que les fruits nacrés de la mer Qu’elle détaille… Rien d’amer Dans tout son être, et rien de rêche. Il faut la voir, le vendredi, Jour de Vénus et de marée, Trôner, pimpante, chamarrée, Au comptoir de persil verdi. Sa main plus rose que l’ouïe Des goujons au reflet changeant, Sert les poissons d’or et d’argent A sa clientèle éblouie. Il faut la voir aller, venir, Dans sa boutique fabuleuse Où la pêche miraculeuse Semble étaler son souvenir. Pour lui plaire, sa marchandise Adoucit ses bouquets salins, Les homards deviennent câlins Les moules se font friandise. Rivales des beaux harengs-saurs, Près des turbots tout ronds aux teintes Blafardes de lunes éteintes, Les carpes allument leurs ors. Les saumons aux mines paternes, Voisins des caviars rancis, Comme des amoureux transis Ouvrent de grands yeux ronds et ternes. Sur les hauts rayons consacrés, L’enfilade des coquillages En vain combat les maquillages De son oreille aux feux nacrés. A ses pieds les crabes oranges Frôlés du bas de son jupon, Semblent des monstres du Japon Fondus dans des bronzes étranges. Les maquereaux, poissons… de cœur Exagérant leurs dos infâmes Dont raffolent certaines femmes, La contemplent d’un air moqueur. Les piments aux lueurs de forge Dans les bocaux de cornichons, Tirent la langue à ses nichons Que jalousent les airs de gorge Des citrons effilés et mûrs… Son derme offre de plus beaux lustres Que les boites—aux noms illustres— Des conserves luisant aux murs. Rousse, en effet, ses chairs prônées Se pailletent à l’infini Des lenticelles d’or bruni Qu’on aime aux truites saumonées. A son rire victorieux Les rougets rougissent, bégueules, Et les cabillauds ont des gueules Béates de michets sérieux… Telle Vénus sortant de l’onde Dut voir une cour de poissons Pâmée en d’étranges frissons Autour de sa majesté blonde!
À travers ‘Fruits de la Mer’, Hannon nous invite à apprécier les simples plaisirs de la vie et la magnificence de la nature. N’hésitez pas à explorer davantage ses œuvres pour découvrir d’autres joyaux de la poésie contemporaine.