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Iconostase

Le poème ‘Iconostase’ de Lorand Gaspar fait partie de la richesse de la poésie contemporaine française. Publié au 20ᵉ siècle, ce chef-d’œuvre lyrique parle d’éveil des sens et de la relation intime entre l’être humain et son environnement. À travers une écriture riche et évocatrice, l’auteur nous immerge dans une exploration de la nature, de la sensualité et du temps qui passe, suscitant chez le lecteur une réflexion profonde sur l’existence.
Lumière de loin. Je voudrais t’insuffler la fraîcheur capillaire par capillaire que t’enfantent le glissement de l’air et le resserrement des papilles te faire des mots verts au matin des mots que tu aies envie de toucher de broyer t’écrire avec les ongles dans l’âge paresseux des roches dans les yeux — te convaincre de la terre. La mer le soir les corps parois intérieures du toucher cueillir au ventre crépi d’oiseaux le ressac déroulé et le même point bref goût d’amandes vertes et tabac amer. Lèvres blessées de brûlures plus longues que le jour — ce picotement et ce fin bruit de mailles claquées dans l’air vertical. Herbes à peine et l’œil patient de poissons voraces dans la boue sombre des fonds. Clairière de forces au soir sans arbres la sévérité du continu. Seulement la marche, ces camps fugitifs d’une image à même la pierre. La chute de l’ange dans le feu la flamme à l’orée des corps celle de mes doigts dans la rigueur des failles grande feuille du jour fossile de nuit. Ces métaux que je courbe dans ma voix pour que tu existes dans le noir. J’ai vidé la nuit de sa brillante pacotille et j’entends la foulée qui ouvre encore tout un poumon dans les pierres — Il arrivait qu’on posât un visage aux confins de nos marches pour l’endormir. Dors sous la peau encore tiède dors sous la voûte des oiseaux sans toit tout le long des corps à joindre à désunir nous avions des mouvements de mer et rompus de soif. Ayant perdu brusquement nos ancêtres leur crâne qu’on porte et où l’on s’endort les os fumants autour des visages dans l’odeur vieillie d’encens et de pain sous la chaux brûlante des cellules monacales nos mains défaisaient le noir et les mots rendus à la seule clarté du corps. Lumière de doigts à l’approche des visages connais-tu la forêt Khmer ? Je ne voyais pas les arbres resserrement au cœur de la pierre d’une profondeur de plus. Migration de meubles de murs et de steppes puis l’insupportable précision d’arrêts de places de maisons. Oratoire dans la pierre lentement refroidie. Dans le blanc de nos yeux la chambre noire de toute sa chimie mordant les visages si long fut le jour de vents crayeux et d’ossements la nuit tant de fois rompue de gestes brefs qui se décolorent — L’extrême patience qui nous lime. Le pain d’un jour et l’eau mesurée la démesure de nous taire et parmi tant de blanc trouver à tâtons les chemins étroits de nos veines. Voici des mains pose-les dans une brève secousse de ton corps avec un pot de basilic et l’espace fouillé d’oiseaux quand l’aube sur nos corps mouillés les doigts sentent l’origan. J’ai seulement des choses très simples le soleil s’est découpé peu à peu comme ma mère découpait le pain nous mettons la soupe sur la table (ces choses au-dehors qui tombent lentement, le jasmin, la neige, l’enfance) goût de piments rouges et de dents heureuses nos corps nous tiennent encore chaud quelque temps dans l’âge avancé de la nuit. Quels étranges paysages fait ta voix brodée dans les chambres je ne sais plus quelles chambres j’y promène des théières et des branches d’arbres déshabillées le thé fume ou peut-être le jardin peut-être aussi le fond des icônes la légèreté des choses perçue à l’oreille la peau se plisse par endroits la porcelaine de la tasse se refroidit on attend les fenêtres deviennent couleur aubergine puis referment la nuit le large est entré dans la chambre nocturne où un geste ou deux ont aimé la lumière — les corps se dressent dans la clarté invisible des hanches nues et des syllabes d’eau longues et brèves des bouches qui se penchent bruit de verre échoué sur les fonds — mais comment dire l’amour le désastre et le commencement le temps courbé sous la veille infinie et les débris de plâtre incrustés sous la peau — le soir encore ce clair de pierres une vie qui monte de nulle part à jamais forêt de mains et tâtonnements dans l’enclos nous entrons en nuit vêtus de nos os —
Ce poème unique résonne en nous et nous invite à ressentir chaque instant, chaque mouvement avec une intensité nouvelle. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Lorand Gaspar et partager vos réflexions sur cette remarquable pièce de poésie.

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