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Amour impossible sous une ville en ruines

Dans les ruines d’une cité oubliée, où les échos du passé murmurent encore, se cache une histoire d’amour impossible. Une lettre, retrouvée après des années, dévoile les promesses brisées et les rêves consumés par un destin cruel. Ce poème plonge le lecteur dans un univers où l’amour et la tragédie se mêlent, laissant derrière eux des traces indélébiles.
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Les Cendres d’un Serment Éteint

Au cœur d’un soir éteint, sous des cieux de suie et d’ombre,
S’élève une cité que le temps fit décombres,
Ses murs lépreux, rongés par les pleurs de l’hiver,
Gardent l’écho lointain d’un amour toujours vert.
Là, parmi les gravats et les marbres brisés,
Un jeune homme, rêveur, aux regards embrasés,
Erre, portant en lui le fardeau du poète
Dont les vers, trop ardents, ont scellé la défaite.

Son nom, jadis chanté par les bouches du vent,
N’est plus qu’un murmure au gré des jours mouvants.
Maudit par un destin qu’il n’a point deviné,
Il marche, spectre pâle, en ce décor fané.
Ses pas creusent la poudre où dorment des empires,
Et son âme, à jamais, nourrit les vautours vires.
Mais dans l’ombre, un parchemin, froissé par les années,
Refuse d’oublier les promesses damnées.

Une lettre, ô douleur ! Écrite en des jours clairs,
Où l’encre vibrait comme un aveu sous les airs.
« Ô toi, dont les cheveux sont les fils de la nuit,
Toi qui fis de mon sang un océan d’ennui,
Je t’écris ces mots fous que le temps effacera,
Mais qu’importe l’oubli, si mon cœur brûle encore ? »
Ces lignes, déchirant le voile du silence,
Révèlent un amour né sous mauvaise étoile.

Il aima d’un éclat qui consuma ses ailes,
Héloïse, ange noir aux froides étincelles,
Dame aux yeux de jais où se noyaient les cieux,
Dont la voix apaisait les orages des dieux.
Leurs âmes s’unissaient en secret, nuit après nuit,
Sous les arceaux croulants d’un cloître enseveli.
Mais le sang séparait leurs destins trop contraires :
Elle, héritière altière aux domaines prospères,

Lui, vagabond des mots, sans titre ni blason,
Dont le seul héritage était un froid glaçon.
« Fuyons, disait-il, loin des lois et des couronnes,
Je bâtirai pour toi des palais d’aubes bonnes.
— Je ne puis, répondait-elle, les doigts tremblants,
Déshériter les miens, briser leurs lys tremblants.
Le monde est un serpent qui guette nos faiblesses…
Nos cœurs, même unis, sont voués aux détresses. »

Un an, ils s’éprirent dans l’ombre et le danger,
Chaque baiser volé les rapprochant du fer.
Jusqu’au jour où, trahis par un valet cupide,
Le père découvrit leur idylle sordide.
« Jamais, cria-t-il, tu ne souilleras son rang !
Tu n’es qu’un chien bâtard, un rimeur de néant !
Pars, ou je te fais pendre aux portes de la ville !
Ton sang ne vaut pas l’or dont ma lignée brille. »

Le poète, chassé par les haines brutales,
Jura de revenir par-delà les rafales.
« Attends-moi, murmura-t-il à son dernier adieu,
Je braverai les mers et l’enfer pour ce vœu. »
Mais Héloïse, en proie aux larmes et aux chaînes,
Fut promise à un duc régnant sur dix domaines.
Leur nuit de noces fut un long cri étouffé,
Tandis qu’au-dehors grondait un ciel éclaté.

Les années ont passé, lents tombeaux de mémoire,
La ville n’est plus qu’un spectre de victoire.
Le poète, hagard, revient sur les débris,
Cherchant en vain l’éclat d’un amour enseveli.
C’est alors qu’il découvre, au creux d’une poterne,
La lettre qu’il griffonna d’une main nocturne,
Où les mots, autrefois brûlants comme l’été,
Sont mangés par la moisissure et les clartés.

« Ô temps, cruel sculpteur des espoirs érodés,
Tu as fait de nos vœux des feuilles dispersées !
Héloïse, où es-tu ? Entends-tu ma prière ?
Nos rêves ne sont plus que cendre et poussière… »
Soudain, un rire froid traverse les ruines,
Une vieille, voûtée, aux prunelles malignes,
Lui tend un miroir trouble où se lit l’avenir :
« Regarde, insensé, ce que tu dois bénir ! »

Dans le verre terni, il voit un cortège morne,
Un cercueil porté par des pleurs sans retour.
Sous le linceul de pourpre, une femme inerte,
Dont les doigts serrent encore une amulette verte.
« Elle mourut, dit la sorcière, au premier gel,
Rongée par l’absence et le poison du fiel.
Son dernier souffle appela ton nom, ô misérable,
Mais tu n’étais déjà qu’un rêve irréparable. »

Le poète, frappé par ce verdict funeste,
S’effondre, étreignant la lettre comme un reste.
Le vent arrache alors les mots du parchemin,
Les dispersant au loin tels des grabes sans fin.
Il meurt, seul, dans l’odeur fade des vieilles pierres,
Tandis que la cité, indifférente, altière,
Continue de rêver aux amours dévorés
Qui hantent ses dédales de marbre ignoré.

Et si vous passez là, par les soirs de brume épaisse,
Écoutez : les murs pleurent leur ancienne promesse.
Chaque pierre murmure un vers inachevé,
Chaque écho redit l’amour trop vite achevé.
Car dans ces lieux maudits, où les destins se lient,
Rien ne reste des cœurs, sinon ce qui les nie.
La lettre, à jamais perdue en quelque abîme,
N’est plus qu’un songe mort… Et c’est là le vrai crime.

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Ce poème nous rappelle que même les amours les plus ardents peuvent être réduits en cendres par le temps et les circonstances. Il nous invite à réfléchir sur la fragilité des promesses et la puissance des souvenirs, qui, bien qu’érodés, continuent de hanter nos cœurs. Que reste-t-il de nos rêves lorsque le temps les a dispersés ? Peut-être rien, sinon l’écho d’une lettre perdue, témoignage silencieux d’un amour qui n’a jamais pu être.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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