Dans ‘Bonne Fortune’, Charles Cros nous plonge dans une exploration poignante et passionnée de l’amour physique et émotionnel. Écrit en 1873, ce poème s’inscrit dans le mouvement symboliste, mettant en lumière la tension entre le corps et l’âme. À travers ses vers évocateurs, Cros met en avant la nature sauvage du désir humain, rendant son œuvre intemporelle et significative dans l’histoire de la poésie française.
À Théodore de Banville.
Tête penchée,
Œil battu,
Ainsi couchée
Qu’attends-tu ?
Sein qui tressaille,
Pleurs nerveux,
Fauve broussaille
De cheveux,
Frissons de cygnes
Sur tes flancs,
Voilà des signes
Trop parlants.
Tu n’es que folle
De ton corps.
Ton âme vole
Au dehors.
Qu’un autre vienne,
Tu feras
La même chaîne
De tes bras.
Je hais le doute,
Et, plus fier,
Je te veux toute,
Âme et chair.
C’est moi (pas l’autre !)
Qui t’étreins
Et qui me vautre
Sur tes seins.
Connais, panthère,
Ton vainqueur
Ou je fais taire
Ta langueur.
Attache et sangle
Ton esprit,
Ou je t’étrangle
Dans ton lit.
Extrait de:
Le coffret de santal (1873)
Ce poème, empreint d’une intensité émotionnelle palpable, pousse à réfléchir sur les complexités de l’amour et du désir. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Charles Cros pour découvrir la profondeur de sa poésie.