La note du coucou réveille le printemps,
Les rameaux folichons ont des gestes de pitres,
Les cloches de l’aurore agitent leurs battants.
La nuit laisse en fuyant sa pantoufle lunaire
Traîner dans l’air mouillé plein de sommeil encor
Et derrière les monts cachant sa face claire
Le soleil indécis darde trois flèches d’or.
Il monte. Notre ferme en est tout éblouie,
Les volets sont plus verts et le toit plus vermeil,
La crête des sapins dans la brume enfouie
S’avive de clarté. Voilà le plein soleil
Avec son blanc collier de franges barbelées,
Avec ses poudroiements de cristal dans les prés,
Avec ses flots nacrés, ses cascades brûlées,
Ses flûtes, ses oiseaux et ses chemins pourprés.
L’abeille tôt levée, attendant sa venue,
Essayait d’animer les boutons engourdis,
Dérangeait l’ordre neuf de la rose ingénue,
Pressait de toutes parts les lilas interdits.
Dès qu’elle vit au ciel fuser la bonne gerbe,
Son gorgerin blondit, son aile miroita,
Et, tandis que les fleurs se découpaient dans l’herbe,