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Souvenirs d’enfance sous une mer en furie

Plongez dans ‘Souvenirs d’enfance sous une mer en furie’, un poème poignant qui explore la lutte intemporelle entre le passé et le présent. À travers les yeux d’un vieillard errant au bord d’un océan tumultueux, ce texte évoque la quête désespérée de retrouver l’innocence perdue de l’enfance, noyée dans les vagues du temps. Une méditation profonde sur la mémoire, la nostalgie et l’inéluctable passage des années.
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Les Larmes de l’Éternel Éphémère

Au bord du monde où gronde la vague en furie,
Un vieillard, spectre errant des rêves engloutis,
Contemple l’océan dont la houle meurtrie
Rugit comme un dragon aux flancs jamais appris.
Ses yeux, deux astres morts où perlent les décombres,
Cherchent dans les remous un visage effacé :
L’enfant qu’il fut jadis, pieds nus sur les décombres,
Courant vers l’infini que le temps a lassé.

La brume, linceul lourd des souvenirs antiques,
Enveloppe son corps friable autant que l’hiver.
Il murmure un prénom que les rafales portent,
Écho d’un rire clair qui dansait sur la mer.
« Ô toi qui fis de l’eau ton miroir et ton temple,
Reviens, ombre légère, et tends-moi ton manteau !
Le sel a dévoré les chemins de mon temple,
Et je n’entends plus battre le cœur du ruisseau. »

Mais l’abîme répond par un cri de harpie,
Soufflant dans ses cheveux des lambeux de néant.
Le vieillard, arc courbé sous le poids des supplices,
S’avance, pas à pas, vers le gouffre béant.
Ses mains tremblent, pareilles à des feuilles mortes,
Effleurant l’écume en quête d’un reflet :
Il croit saisir là-bas, parmi les algues tortes,
Les boucles d’or d’un temps que le présent a laid.

« Souviens-toi ! » crie-t-il à la nuit évasée,
Tandis qu’un éclair fend le manteau des ténèbres.
L’orage, confesseur des douleurs non lavées,
Déchire l’horizon en sanglots insalubres.
« Vois ! C’était en ces lieux, quand juin dorait les seigles,
Que nous inventions des royaumes de vent.
La vague était complice, et les mouettes aigles
Montaient garder pour nous un ciel toujours vivant. »

Un grondement plus sourd traverse la rafale,
Comme un sanglot d’airain jailli du fond des jours.
Le vieillard, halluciné, voit surgir la rade
Où dansait, enfantin, l’espoir de ses amours.
Une barque fantôme aux voiles de mystère
Glisse sur les récifs, spectre du temps jadis :
À son bord, un garçon dont les yeux de lumière
Fixent l’horizon vert où naissent les midis.

« Arrête ! » hurle-t-il, mais la mer, sourde et reine,
Engouffre le tableau dans un rire de fer.
Le navire s’éteint ainsi qu’une antenne
Qu’un coup de vent arrache aux veilles de l’hiver.
Le vieux, les bras tendus vers l’image abolie,
Sent monter en son sein un torrent de regrets :
« Pourquoi m’as-tu laissé, frêle esquif de ma vie,
Voguer vers les périls des âges imparfaits ? »

Soudain, telle une main surgie des profondeurs,
Une lame géante enveloppe sa taille.
Il chancelle, saisi par les froides sueurs,
Et voit dans l’eau bondir une étrange bataille :
Des chevaux d’écume aux crinières de sel
Traînent un char d’airain où siègent les années,
Et dans leur sillage, un cortège cruel
De masques déchirés et de fleurs fanées.

« Reconnais-nous ! » clament les voix de la houle,
« Nous sommes tes printemps, tes matins envolés !
Chaque ride à ton front est un de nos pendules,
Chaque pleur dans tes yeux, un de nos bras volés. »
Le vieillard, pantin fou sous les coups du destin,
Tente de résister au verdict des marées :
« Rendez-moi la colline où buvaient les matins,
Le ruisseau qui chantait sous les branches dorées ! »

Mais les flots, implacables, dévorent sa prière,
Et le char d’émeraude où dansent les saisons
Piétine son espoir d’une roue meurtrière,
Tandis que les chevaux, ivres de trahisons,
L’entraînent vers le cœur des ténèbres humides.
Il lutte, agrippé à des rochers mouvants,
Cherchant en vain l’odeur des thyms et des pyramides
Qu’enfant, il effeuillait aux pieds des océans.

Un instant, il croit voir, au creux d’une embrune,
La maison de son père, humble abri face aux flots,
Où sa mère filait la laine de la lune
En berçant de chansons les pêcheurs en sanglots.
« Mère ! » gémit-il, mais le sel de l’abîme
Lui déchire la gorge et noie son appel.
Le toit de roseaux s’envole en victime,
Et le foyer natal se change en donjon tel.

Alors, comprenant l’inutile bravade,
Il ouvre ses bras secs au destin irrité.
« Prends-moi, mer vorace ! Fais de moi ton alcôve,
Mais garde en ton sein l’enfant que j’ai été. »
L’océan, satisfait de sa proie consentie,
Referme sur lui ses mâchoires d’acier.
Dans un dernier soupir où meurt la symphonie,
Le vieillard sent fondre son être en limon fier.

Au matin, lorsque l’aube effleure les épaves,
Un enfant aux yeux clairs joue au bord des récifs.
Il ramasse un coquillage où pleurent les entraves,
Et croit entendre en lui un murmure plaintif :
« N’oublie pas que le temps est un larron habile
Qui vole les printemps pour tisser les hivers.
Chaque vague est un mot d’un amour inutile,
Chaque grain de sable, une larme de mer. »

L’enfant, ignorant l’avertissement sombre,
Rit en lançant le coquillage à la mer.
La vague, douce alors comme un baiser de l’ombre,
Le dépose au tombeau des rêves éphémères.
Et tandis que le soleil mord l’horizon rouge,
Une mouette s’élève en un cri de détresse :
Elle porte en son vol le secret du mensonge
Qui lie les vivants à leur propre jeunesse.

Le vent, seul témoin de cette tragédie,
Sème au loin les débris d’un nom jadis aimé.
Et la mer, éternelle en sa mélancolie,
Continue à chanter son hymne inanimé,
Répétant sans espoir aux rochers et aux astres
L’histoire du vieillard qui voulut défier
La course implacable des ombres et des astres,
Et dont l’âme se noya dans l’écho du passé.

« `

Ce poème nous rappelle que le temps, tel un larron habile, vole nos printemps pour tisser nos hivers. Il nous invite à réfléchir sur la fragilité de nos souvenirs et la manière dont ils façonnent notre identité. En contemplant l’océan éternel, nous comprenons que chaque vague porte en elle une part de notre histoire, une larme de ce que nous fûmes. Et si, finalement, accepter l’éphémère était la clé pour vivre pleinement ?
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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