Le poème ‘En Guise de Fête’ d’Anne Hébert, figure emblématique de la poésie canadienne, nous plonge dans un univers où la célébration se teinte de mélancolie. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème explore les relations complexes entre les vivants et les morts, offrant une réflexion poignante sur la condition humaine. L’œuvre d’Hébert continue de résonner par sa profondeur émotionnelle et son exploration des thèmes de la vie et de la mort.
Le soleil luit
Le soleil luit
Le monde est complet
Et rond le jardin.
J’ai allumé
Deux chandelles
Deux feux de cire
Comme deux fleurs jaunes.
Le jour pourrit
Les feux de nuit,
Deux fleurs fanées,
Aux blanches tiges d’église ;
Le monde est en ordre
Les morts dessous
Les vivants dessus.
Les morts me visitent
Le monde est en ordre
Les morts dessous
Les vivants dessus.
Les morts m’ennuient
Les vivants me tuent.
J’ai allumé
Deux fleurs tremblantes,
J’ai pris mes yeux
Dans mes mains
Comme des pierres d’eau
Et j’ai dansé
Les gestes des fous
Autour de mes larmes
En guise de fête.
Ce poème invite les lecteurs à réfléchir sur l’interaction entre joie et tristesse dans nos vies. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres d’Anne Hébert et à partager vos pensées sur la portée de ses mots.