Quand les cultes divins, sous les siècles ployés,
Reprenant de l’oubli le sentier solitaire,
Regardent s’écrouler leurs autels foudroyés ;
Quand du chêne d’Hellas la feuille vagabonde
Des parvis désertés efface le chemin
Et qu’au delà des mers, où l’ombre épaisse abonde,
Vers un jeune soleil flotte l’esprit humain ;
Toujours des Dieux vaincus embrassant la fortune,
Un grand coeur les défend du sort injurieux :
L’aube des jours nouveaux le blesse et l’importune
Il suit à l’horizon l’astre de ses aïeux.
Pour un destin meilleur qu’un autre siècle naisse
Et d’un monde épuisé s’éloigne sans remords :
Fidèle au Songe heureux où fleurit sa jeunesse,
Il entend tressaillir la poussière des morts,
Les Sages, les héros se lèvent pleins de vie !
Les poètes en choeur murmurent leurs beaux noms ;
Et l’Olympe idéal, qu’un chant sacré convie
Sur l’ivoire s’assied dans les blancs Parthénons.
O vierge, qui, d’un pan de ta robe pieuse,
Couvris la tombe auguste où s’endormaient tes Dieux,
De leur culte éclipsé prêtresse harmonieuse,
Chaste et dernier rayon détaché de leurs cieux !
Je t’aime et te salue, ô vierge magnanime !
Quand l’orage ébranla le monde paternel,