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Mystère sous un pont sous la pluie

Sous un ciel gris et une pluie incessante, un soldat épuisé traverse un pont solitaire, portant le poids de ses souvenirs et de ses blessures. Ce pont, lieu de passage entre deux mondes, devient le théâtre d’une rencontre mystérieuse avec une ombre du passé. Ce poème explore les thèmes de la mémoire, de l’amour perdu et du choix entre la vie et l’éternité.
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Le Pont des Adieux Éternels

Le soldat fatigué, dont l’âme en deuil s’égare,
S’avance d’un pas lourd sur le pont solitaire,
Où la pluie, en glissant sur les arceaux de pierre,
Mêle aux reflets des flots des larmes de hasard.
Son manteau déchiré, lourd de boue et de brouillard,
Colle à ses membres las que la douleur altère ;
Il traîne avec effort son sabre meurtri, frère
Des tourments oubliés qu’en son cœur il garda.
La brume, enveloppant les clochers du village,
Étend son voile gris sur le morne paysage,
Tandis qu’au loin gémit un chien abandonné.
Le vent porte à ses yeux un sanglot de tristesse,
Et dans ce crépuscule où s’efface l’adresse,
Il cherche un peu de ciel, mais le ciel s’est fermé.

Soudain, comme un reflet surgi des eaux profondes,
Une ombre se dessine au bout de la passerelle :
Une femme, long voile étreignant sa nacelle,
Se tient immobile, spectre des anciens jours.
Ses cheveux, que la brise argente sans détours,
Cascadent en ruisseaux sur son épaule frêle ;
Son regard, où se mêle une douceur cruelle,
Fixe le voyageur égaré dans son cours.
« Soldat, qui vas-tu donc pleurer sur ce rivage ? »
Sa voix, plus douce encore que le chant des feuillages,
Glisse comme un parfum au creux de l’horizon.
L’homme, saisi d’un trouble étrange et salutaire,
Sent renaître en son sein une lueur austère :
« Je cherche un lieu paisible où déposer mon nom. »

Elle approche, et ses mains, plus pâles que les cygnes,
Effleurent son visage empreint de souvenirs ;
« Reconnais-tu ces yeux qui jadis, tes désirs,
Les ont suivis là-bas, dans l’enfer des batailles ?
Chaque nuit, j’ai compté les blessures qui saignent,
Chaque aube, j’ai guetté l’appel du clairon vainqueur…
Mais ton retour, promis aux serments de ton cœur,
N’est qu’un leurre qui fuit, comme l’eau des écailes. »
Le soldat, ébranlé par ces mots sans contour,
Cherche en vain dans ses jours l’écho de cet amour :
« Dame, mon âme est nue et ma mémoire est morte.
La guerre a dévoré mes rêves et mes joies ;
Si votre cœur attend, qu’il oublie ma voie…
Je ne suis qu’un débris que le hasard rapporte. »

Un éclair déchirant traverse la nuée,
La pluie redouble, avare en ses flux insensés,
Et la femme, dressant ses doigts ensanglantés,
Montre une cicatrice en son sein diaphane :
« Vois ! Cette blessure où ton nom reste gravé,
C’est le prix de l’adieu que tu m’as octroyé
Lorsque tu partis, fier, sous les drapeaux fanés.
Je suis celle qui meurt depuis que tu t’évanes. »
L’homme tombe à genoux, glacé d’épouvantement :
« Toi… Celle que j’aimais avant le firmament
Où s’éteignent les voix… Mais non ! C’est impossible !
On m’a dit que la foudre, un soir d’orage amer,
Avait ravi ton souffle aux ronces de l’hiver…
Est-ce donc ton fantôme qui erre sur ce pont mobile ? »

Elle sourit, mélange de tendresse et d’effroi,
Et sa robe, flottant au rythme des rafales,
Se dissout en brume où dansent les rafales :
« Les morts ne savent pas qu’ils ont quitté la terre.
Je t’attendais ici, là où finit la guerre,
Là où les souvenirs sont des ponts sans retour.
Viens ! L’onde est douce aux corps las d’avoir trop lutté ;
La rivière nous prendra dans son éternité…
Mais choisis : vivre encor, ou me suivre à jamais. »

Le soldat, hébété, contemple l’eau qui gronde,
Où se reflètent deux visages en miroir :
Le sien, creusé par l’âge et les maux du devoir,
Le sien, tel qu’il fut jadis, pur et plein de flamme.
« Ô vous, ombre ou remords, qui troublez mon repos,
Que me voulez-vous donc, sinon l’oubli des eaux ?
Je n’ai plus de foyer, plus d’espoir qui m’enflamme… »
La femme alors se tait, et d’un geste apaisé,
Désigne le courant où le temps est brisé :
« Regarde. Dans les flots, notre histoire renaît.
Chaque goutte de pluie est une lettre écrite,
Chaque vague un chapitre où notre amour palpite…
Plonge, et nous serons joints au livre du destin. »

Il hésite, étreint par le vertige de l’abîme,
Quand soudain, un appel monte du cœur des pierres :
Le clocher, à travers les siècles prisonniers,
Sonne le glas funèbre des âmes perdues.
La femme pâlit, comme une feuille torse,
Et lentement recule au bord du précipice :
« L’heure vient… Il faut choisir, soldat, ou renoncer.
Je ne puis plus lutter contre l’aube qui naît ;
Les morts n’ont qu’un instant pour dire leur secret… »

Dans un cri étouffé par les vents en démence,
Il saisit sa main froide, évanescente et vaine,
Et sent fondre en ses doigts cette chair incertaine :
« Reste ! Ne me laisse pas à la nuit qui descend !
Prends ce qui reste de moi, prends mon sang, prends mon temps !
Mais ne disparais pas comme un rêve qui tremble ! »
Elle murmure, alors, avec un calme horrible :
« Tu m’as déjà quittée une fois. Souviens-toi. »
Et son corps, se dissolvant en brume indicible,
Retourne au néant d’où rien jamais ne sort.

Seul, trempé jusqu’aux os, hagard sous les ténèbres,
Le guerrier reste là, fixant l’eau qui l’engloutit :
Dans le reflet obscur, une main le conduit,
Celle de son amour, vers les profondeurs vertes.
Il avance, hypnotisé par cette offre ouverte,
Et sent monter en lui un désir infini…
Un pas. Le vide crie. Et le pont, infiniment,
Redevient silencieux, comme avant leur rencontre.

Au matin, les pêcheurs, trouvant son corps livide,
Croiront à un accident, fruit du sort malveillant.
Nul ne saura jamais qu’en ce lieu de tourment,
Deux âmes ont fusionné dans l’éternel vertige.
La rivière, toujours, charrie en son lit sombre
L’écho d’un double adieu qui ne fut jamais dit,
Et le pont, gardien des drames ensevelis,
Porte à jamais le deuil de cet amour qui sombre.

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Dans ce poème, le pont n’est pas seulement une structure de pierre, mais un symbole de transition entre le passé et le présent, la vie et la mort. Il nous invite à réfléchir sur les choix que nous faisons, les amours que nous perdons et les souvenirs qui nous hantent. Que reste-t-il de nous lorsque les batailles sont terminées et que les fantômes du passé nous appellent ? Peut-être que la réponse se trouve dans les eaux sombres de notre propre histoire.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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