Dona Inés de la bague du bien-aimé.
Chanson espagnole.
La Posada, un paon sur son toit, allumait ses vitres à l’incendie lointain du soleil couchant, et le sentier serpentait lumineux dans la montagne.
*
« Chut ! N’avez-vous rien entendu, vous autres ? demanda un des guérillas, collant son oreille à la fente du volet.
– Ma mule, répondit un arriero, a fait un pet dans l’écurie.
– Gavache ! s’écria le brigand, est-ce pour un pet de ta mule que j’arme cette carabine ? Alerte ! Alerte ! Une trompette ! voici les dragons jaunes ! »
Et soudain, aux chocs des pots, aux grincements de la guitare, aux rires des servantes, au brouhaha de la foule, succéda un silence à travers lequel eût bourdonné le vol
d’une mouche.
Mais ce n’était que la corne d’un vacher. Les arrieros, avant de brider leurs mules pour gagner le large, achevèrent leur outre à moitié bue; et les bandits
qu’agaçaient en vain les grasses maritornes de la noire hôtellerie, grimpèrent aux soupentes, en bâillant d’ennui, de fatigue et de sommeil.