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Guerre sous une mer en furie

Plongez dans ‘Guerre sous une mer en furie’, un poème épique qui mêle la violence des éléments à la résilience de l’amour. À travers les flots déchaînés et les souvenirs d’un passé lumineux, suivez le combat désespéré d’un homme contre les forces de la nature et de son propre destin. Ce récit poignant explore les thèmes de la perte, de la mémoire et de la lutte pour préserver ce qui nous est cher, même face à l’inévitable.
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Le Naufrage de l’Absent

Le vent mordait les flots d’une dent colérique,
La nuit, tel un linceul, étouffait l’horizon,
Quand un homme, épuisé par l’onde tyrannique,
S’accrocha au débris de son frêle vaisseon.

Ses yeux, deux astres morts que la douleur corrode,
Cherchaient dans l’étendue un signe, un mouvement.
La tempête hurlait sa chanson d’épithode,
Et l’écume enrageait sous un ciel exsangue.

«Ô toi qui m’attendais au seuil des lauriers verts,
Toi dont le souvenir est ma seule planète,
Je sens monter en moi le chant noir des hivers,
Mais je lutterai encor, fût-ce en ombre muette.»

Il parla. L’océan, comme un loup famélique,
Déchira de ses crocs les planches du radeau.
L’homme, spectre ébranlé par la houle bellique,
Sondait l’abîme amer d’un regard trop loyal.

Soudain, tel un écho venu des temps antiques,
Une voix appela dans le grondement sourd :
«Rends-toi, fils égaré des mers prophétiques,
La vague est ton luth funèbre et le vent, ton sourd.»

Mais lui, serrant contre son cœur une médaille
Où brillait un visage éclipsé par les ans,
Refusa de plier devant l’onde qui raille,
Et défia les cieux d’un geste frémissant.

«Je ne suis qu’un débris, une chair sans armure,
Mais je porte en mon sein un serment plus puissant
Que les colères d’Ourga, que la gueule obscure
Qui veut engloutir l’aube en son rire glaçant.»

Il se souvint alors des jardins d’autrefois,
Où, sous les orangers que la brise caresse,
Une femme aux yeux clairs, plus douce que les lois,
Lui donna sa promesse et le sel de l’ivresse.

«Reviens, avait-elle dit, quand la guerre éternelle
Aura noirci ton âme et tari ton espoir.
Mon amour, plus tenace que les couteaux du gel,
Saura guérir tes maux et reprendre ton soir.»

Ce vœu, comme un phare au milieu des ténèbres,
L’avait guidé à travers les champs de trépas,
Lorsque les boulets froids déchiraient les ténèbres
Et que la mitraille anihectait les soldats.

Mais la paix était morte avant qu’il ne revînt.
Son village n’était que cendre et désolation.
Seule survivait, gravée au marbre clandestin,
La lettre où elle avait pleuré son abandon.

«Je pars, avait-il écrit, vers les combats stériles,
Mais je jure, ô lumière, à ton nom radieux,
Que mon dernier soupir, sur les champs hostiles,
S’envolera vers toi comme un chant précieux.»

Et maintenant, perdu sur la mer déchaînée,
Il luttait contre un sort plus dur que le béton.
Chaque vague, cinglant sa joue déterminée,
Lui rappelait le fiel de sa propre saison.

«Est-ce là mon destin ? Être un jouet des lames,
Un nom sans sépulcre errant dans les limbes ?
Non ! Même brisé, je garde en mes veines pâmes
L’amour qui transforme les ruines en temples.»

Alors, dans un élan où se mêlaient l’extrême
Et la folle douceur des adieux éternels,
Il arracha la chaine à son cou blême,
Et brandit vers les cieux le portrait solennel.

«Prends ceci, ô Néère, toi qui fus mon épée,
Toi qui m’as enseigné la saveur du devoir.
Que ce médaillon, par les flots usurpé,
Te parvienne en gage de mon dernier espoir.»

Il lança dans les airs l’objet cher et fragile,
Qui vola telle une hirondelle en automne,
Fendant la tourmente d’un sillage subtil,
Avant que l’océan ne le happe et l’étonne.

Puis, les bras en croix face à l’hydre marine,
Il cria : «Je suis prêt, ô maîtres des enfers !
Prenez ma vie, mais laissez à ma sainte ruine
La force de sauver celle qui l’a voulu.»

La mer, comme émue par ce défi insensé,
Retint un instant son souffle rauque et vert.
Un silence pesant, lourd de sorts dispensés,
Tomba sur les débris du combat entamé.

Et dans ce calme étrange, où le temps se dissout,
L’homme vit apparaître, au loin, une lumière :
Un navire, peut-être, ou le regard d’une autre…
Illusion d’espoir que la vague meurtrie.

«Néère !» murmura-t-il d’une voix brisée,
Tendant ses doigts gourds vers le mirage doré.
Mais déjà l’océan, d’une vague insensée,
L’arrachait au radeau en lambeaux éplorés.

Il sombra lentement, comme un roi déchu,
Ses yeux fixant toujours ce reflet incertain.
L’eau salée mêla ses larmes au vécu,
Et l’abîme chantait son hymne sans destin.

Là-bas, sur un rivage où les goélias pleurent,
Une femme attendait, scrutant l’horizon vide.
Ses mains, froides miroirs des printemps qui meurent,
Serraient un médaillon que le hasard guide.

Soudain, dans un râle de vague et de regret,
La mer vomit l’objet à ses pieds tremblotants.
Elle le reconnut, et son cœur, déjà prêt,
Se fendit d’un sanglot plus vaste que le temps.

«Tu es mort, murmura-t-elle à l’âme envolée,
Mort pour que je survive à ce monde de feu.
Mais quel est donc ce prix, ô douleur inconsolée,
Qui troque une existence contre un adieu ?»

Le vent lui répondit par un gémissement,
Portant jusqu’à ses sens l’ultime confidence :
«Il aima tant la vie qu’il lui fit don du vent,
Préférant ton matin à son propre silence.»

Depuis, sur ce rivage où les algues se tordent,
On dit qu’une ombre erre, les nuits de grand effroi,
Cherchant en vain la main que les flots lui volèrent,
Et répétant un nom que l’écoute perdroit.

La mer, elle, ricane en roulant ses galets,
Gardienne cruelle d’un amour sans cercueil.
Et le temps, ce filou aux doigts indélébiles,
Efface les serments tout en gardant son deuil.

« `

Ce poème nous rappelle que, même dans les moments les plus sombres, l’amour et la mémoire peuvent être des phares dans la tempête. Il nous invite à réfléchir sur ce que nous sommes prêts à sacrifier pour ceux que nous aimons, et sur la manière dont nos actions résonnent bien au-delà de notre existence. La mer, cruelle et indifférente, devient le miroir de nos propres luttes intérieures, nous laissant avec une question essentielle : que reste-t-il de nous lorsque les vagues se retirent ?
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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