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Ballade de Bonne Doctrine

La ‘Ballade de Bonne Doctrine’ est une création emblématique de François Villon, célèbre poète du 15ᵉ siècle. Ce poème satirique aborde avec un regard critique les mœurs de son temps, mêlant réflexion sur la vie quotidienne dans les tavernes et la condition humaine face à la mort. Villon utilise un langage riche et évocateur pour dépeindre la fragilité de l’existence, ce qui en fait une œuvre toujours actuelle.
Car ou soies porteur de bulles,
Pipeur ou hasardeur de dez,
Tailleur de jaulx coings, tu te brusles,
Comme ceulx qui sont eschaudez,
Traistres parjurs, defoy vuydez;
Soies larron, ravis ou pilles,
Ou en va
Vacquest, que cuidez?
Tout aux tavernes et aux filles.
Ryme, raille, cymballe, luttes,
Comme fol, fainctif, eshontez ;
Farce, broulle, joue des fleustes;
Fais, es villes et es citez,
Farces, jeux et moralitez;
Gaigne au berlanc, au glic, aux quilles.
Aussi bien va, or escoutez!
Tout aux tavernes et aux filles.
De telz ordures te recuites,
Laboure, fauche champs et prez,
Sers et pense chevaux et mulles,
S’aucunement tu n’es lettrez;
Assez auras, se prens en grez.
Mais, se chanvre broyés ou tilles,
Ne tens ton labour qu’as ouvrez.
Tout aux tavernes et aux filles.
Chausses, pourpoins esguilletez,
Robes, et toutes vos drappilles,
Ains que vous fiassiez pis, portez
Tout aux tavernes et aux filles.
A vous parle, compaings de galle :
Mal des âmes et bien du corps,
Gardez vous tous de ce mau hasle
Qui noircist les gens quant sont mors;
Eschevez le, c’est ung mal mors ;
Passez vous en mieulx que pourrez;
Et, pour
Dieu, soiez tous recors
Qu’une fois viendra que mourrez.
Item, je donne aux
Quinze
Vings (Qu’autant vauldroit nommer
Trois
Cens)
De
Paris, non pas de
Provins,
Car a eulx tenu je me sens ;
Ilz auront, et je m’y consens,
Sans les estuys, mes grans lunettes,
Pour mettre a part, aux
Innocens,
Les gens de bien des deshonnestes.
Icy n’y a ne ris ne jeu.
Que leur vault avoir eu chevances.
N’en grans lis de parement jeu,
Engloutir vins en grosses pances,
Mener joye, restes et dances,
Et de ce prest estre a toute heure ?
Toutes faillent telles plaisances,
Et la coulpe si en demeure.
Quant je considère ces testes
Entassées en ces charniers,
Tous furent maistres des requestes,
Au moins de la
Chambre aux
Deniers,
Ou tous furent portepanniers :
Autant puis l’ung que l’autre dire,
Car d’evesques ou lanterniers
Je n’y congnois riens a redire.
Et icelles qui s’inclinoient
Unes contre autres en leurs vies,
Desquelles les unes regnoient
Des autres craintes et servies,
La les voy toutes assouvies,
Ensemble en ung tas peslemesle.
Seigneuries leur sont ravies;
Clerc ne maistre ne s’y appelle.
Or sont ilz mors,
Dieu ait leurs âmes !
Quant est des corps, ilz sont pourris.
Aient esté seigneurs ou dames,
Souef et tendrement nourris
De cresme, fromentee ou riz,
Leurs os sont déclinez en pouldre,
Auxquelz ne chault d’esbatz ne ris.
Plaise au doulx
Jhesus les absouldre !
Aux trespassez je fais ce laiz,
Et icelluy je communique
A regens, cours, sièges, palaiz,
Hayneurs d’avarice l’inique,
Lesquelz pour la chose publique
Se seichent les os et les corps :
De
Dieu et de saint
Dominique
Soient absols quant seront mors !
Item, riens a
Jaquet
Cardon,
Car je n’ay riens pour luy d’onneste,
Non pas que le gette habandon,
Sinon ceste bergeronnette;
S’elle eust le chant «
Marionnette »,
Fait pour
Marion la
Peautarde,
Ou d’ «
Ouvrez vostre huys,
Guillemette »,
Elle allast bien a la moustarde :
À travers cette ballade, François Villon nous pousse à réfléchir sur notre propre existence et nos choix. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de cet auteur fascinant, dont les écrits continuent d’inspirer et d’interroger les lecteurs modernes.

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