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De L’Eau

Le poème ‘De L’Eau’ de Francis Ponge, écrit au 20ᵉ siècle, est une oeuvre emblématique qui invite le lecteur à réfléchir sur l’eau, non seulement comme un élément naturel, mais aussi comme symbole d’évasion et de transformation. À travers des métaphores riches et des descriptions sensorielles, Ponge met en avant la fluidité et l’ambivalence de l’eau, faisant écho à notre propre quête d’identité et de permanence dans un monde changeant.
Plus bas que moi, toujours plus bas que moi se trouve l’eau. C’est toujours les yeux baissés que je la regarde. Comme le sol, comme une partie du sol, comme une modification du sol.
Elle est blanche et brillante, informe et fraîche, passive et obstinée dans son seul vice : la pesanteur; disposant de moyens exceptionnels pour satisfaire ce vice : contournant,
transperçant, érodant, filtrant.
A l’intérieur d’elle-même ce vice aussi joue : elle s’effondre sans cesse, renonce à chaque instant à toute forme, ne tend qu’à s’humilier, se couche à plat ventre
sur le sol, quasi cadavre, comme les moines de certains ordres. Toujours plus bas : telle semble être sa devise : le contraire d’excelsior.
*
On pourrait presque dire que l’eau est folle, à cause de cet hystérique besoin de n’obéir qu’à sa pesanteur, qui la possède comme une idée fixe.
Certes, tout au monde connaît ce besoin, qui toujours et en tous lieux doit être satisfait. Cette armoire, par exemple, se montre fort têtue dans son désir d’adhérer au
sol, et si elle se trouve un jour en équilibre instable, elle préférera s’abîmer plutôt que d’y contrevenir. Mais enfin, dans une certaine mesure, elle joue avec la
pesanteur, elle la défie : elle ne s’effondre pas dans toutes ses parties, sa corniche, ses moulures ne s’y conforment pas. Il existe en elle une résistance au profit de sa
personnalité et de sa forme.
liquide est par définition ce qui préfère obéir à la pesanteur, plutôt que maintenir sa forme, ce qui refuse toute forme pour obéir à sa pesanteur. Et
qui perd toute tenue à cause de cette idée fixe, de ce scrupule maladif. De ce vice, qui le rend rapide, précipité ou stagnant; amorphe ou féroce, amorphe et
féroce, féroce térébrant, par exemple; rusé, filtrant, contournant; si bien que l’on peut faire de lui ce que l’on veut, et conduire l’eau dans des tuyaux pour la faire
ensuite jaillir verticalement afin de jouir enfin de sa fagon de s’abîmer en pluie : une véritable esclave.
… Cependant le soleil et la lune sont jaloux de cette influence exclusive, et ils essayent de s’exercer sur elle lorsqu’elle se trouve offrir la prise de grandes étendues, surtout si
elle y est en état de moindre résistance, dispersée en flaques minces. Le soleil alors prélève un plus grand tribut. Il la force à un cyclisme perpétuel, il
la traite comme un écureuil dans sa roue.
*
L’eau m’échappe… me file entre les doigts. Et encore! Ce n’est même pas si net (qu’un lézard ou une grenouille) : il m’en reste aux mains des traces, des taches, relativement
longues à sécher ou qu’il faut’ essuyer.
Elle m’échappe et cependant me marque, sans que j’y puisse grand-chose.
Idéologiquement c’est la même chose : elle m’échappe, échappe à toute définition, mais laisse dans mon esprit et sur ce papier des traces, des taches
informes.
*
Inquiétude de l’eau : sensible-au moindre changement de la déclivité. Sautant les escaliers les deux pieds à la fois. Joueuse, puérile d’obéissance, revenant tout
de suite lorsqu’on la rappelle en changeant la pente de ce côté-ci.
En somme, ‘De L’Eau’ nous rappelle que, tout comme l’eau, nos vies sont marquées par cette dualité entre forme et déformation. L’œuvre de Ponge continue d’inspirer les lecteurs à explorer la beauté des éléments naturels et leur impact sur notre existence. N’hésitez pas à plonger davantage dans ses écrits ou à partager vos réflexions sur ce poème fascinant.

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