aujourd’hui ! demain ! jamais ! (violence de la voix intérieure crucifiée sur ses chicanes baïonnette à hauteur de chaque pupille) jamais je ne serai mon maître
ma voix dépeuplée
blanche sous le crâne de la planète sans eau
ma voix unie au muet niveau mobile du hublot s’ouvre au ciel monstrueux
ma tête est la proie de l’aiglon
qui saccage à petits coups de bec énervés
la statue touge et nue — ma soif
cloué sur la porte du forgeron
sanglant cœur visqueux
le malaise où s’agite mon ours de colère
fascine les mouches
et gêne tous les yeux
attroupé
essaim affaibli par l’ivresse je chantonne
vitre approfondie de ma chambre où je cogne mausolées douteux opaques et vous palais de gravats où surnage le vif-argent d’un œil insaisissable
vous m’occupez vous inaugurez à chaque instant ma lie et mon gouffre
machine à soleils ! vieille machine !
vieux ponts ! vieilles poulies ! vieille haine !
la folie est dans le quartier
je gratte à la porte et mon erreur me rit au nez
crête de coq lucide
combat inique — stupre sur le roc
je crache la viande et la violence
mes reins collés à la terre mate
la cité d’étoiles tourne
et dans ce trou d’accouchée^ hèle ma vie
loques de colombes hirsutes
pétrifiées par le gel
hissées comme drapeaux arrachés à l’arme blanche
sur le dernier rempart du pôle
confondantes — muettes !
tendresse garrottée mon cœur capitule et s’en va au torrent