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Le Serment des Ruines

Dans un monde où les pierres murmurent et les ruines portent les cicatrices du temps, un poète maudit erre, couronné de symboles et de métaphores. ‘Le Serment des Ruines’ plonge dans les profondeurs de l’âme humaine, explorant le conflit entre l’art et les liens fraternels, entre la création et la destruction. Ce poème est une méditation sur le pouvoir des mots, le poids des promesses et le prix de l’obsession.
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Le Serment des Ruines

Dans la cité lépreuse où les pierres sanglotent,
Sous un ciel de suie aux paupières closes,
Errait l’enfant maudit, couronné de symboles,
Portant au front l’éclair d’une lyre qui s’isole.
Ses pas creusaient l’écho des places dépeuplées,
Spectres de marbre ayant perdu leurs assemblées.
Les murs, grands blessés aux artères de lierre,
Chuchotaient son nom comme un poison ordinaire :
« Orphée de cendres, roi des métaphores vaines,
Ton cœur est un puits où dansent les fontaines mortes. »

Il répondait aux voix par des strophes sublimes,
Jetant aux vents crispus des diamants d’abîme.
Mais chaque vers tombait en pluie de clous rouillés,
Sur les autels brisés des rêves oubliés.
Nul ne sut jamais pourquoi les tours gothiques,
Se courbaient dès qu’il effleurait leurs portiques,
Ni pourquoi les corbeaux, funèbres ménestrels,
Détournaient leur vol noir de ses appels cruels.

Un soir où la lune ouvrit ses veines pâles,
Il trouva dans les décombres d’une chapelle
Un livre sans écriture aux pages de miroir,
Où se reflétait l’ombre d’un autre espoir.
« Je suis l’âme scellée des promesses défuntes,
L’écho du premier serment qui lia les mondes.
Si tu peux me chanter sans briser ta voix pure,
Je t’offrirai l’encre où s’abreuvent les augures. »

Le poète, ébloui par ce défi nocturne,
Pactisa sans voir l’épine sous la cendre.
« Par les douze soleils qui saignent dans mes veines,
Je jure de t’incarner jusqu’au seuil des peines.
Que mon chant soit glaive ou bien funeste amorce,
Nul ne rompra l’anneau de notre double force. »
Le livre alors frémit, avalant son serment,
Et l’air s’emplit d’un rire de diamant.

Les jours filèrent comme araignées voraces,
Le poète engrangeait les mots comme des miracles.
Les ruines fleurissaient sous ses métaphores,
Les morts se levaient pour applaudir l’aurore.
Mais chaque strophe écrite alourdissait sa chaîne,
Le parchemin brillait d’une lueur malsaine.
Un nom revenait, brûlant comme un fer rouge,
Celui d’une absente que nul écho ne bouge.

« Ophélie », murmuraient les murs en déliquescence,
« Elle dont les cheveux furent tes seules essences.
Tu l’as sacrifiée à ton ivresse d’encre,
Son fantôme te hait dans chaque ombre que tu creuses. »
Le poète niait, serrant le livre-spectre,
« Je n’ai aimé que l’Art, suprême et seul architecte ! »
Mais la nuit, des sanglots perçaient les vitraux morts,
Et son cœur se fendait comme un fruit trop mûr.

Un crépuscule où le vent sentait la chair brûlée,
Un inconnu surgit des caves éventrées.
Visage familier mangé par les années,
Il tendit une main lourde de destinées :
« Frère en mélancolie, as-tu donc oublié
L’enfant qui partagea tes larmes et tes rires ?
Nous avions fait le vœu, devant la mer figée,
De n’être qu’un seul souffle à travers les délires. »

Le poète recula, sa mémoire éventrée,
Reconnaissant l’ami que son orgueil tua.
« Mathias… Toi que j’ai renié pour des rimes,
Toi dont j’ai effacé le nom de tous les cimes ! »
L’homme rit, découvrant des dents de venin clair :
« Ton livre est un leurre, et ton serment — du verre.
Chaque mot que tu écris dévore ton ancien,
Je suis venu t’offrir le baiser du néant. »

Alors commença leur duel de silences tragiques,
Le poète enchaîné à ses sortilèges,
L’ami fantôme armé de souvenirs tranchants.
Les ruines tremblèrent comme un cœur sous les flammes.
« Renonce au pacte ! » hurlait l’ombre tutélaire,
« Ou vois ton âme se dissoudre en poussière ! »
Mais le maudit, ivre de sa puissance noire,
Cracha un final vers plein de fausse gloire.

Le livre explosa en mille éclats de haine,
La ville entière croula sous les coups de houle.
Le poète vit s’envoler ses derniers mots
En oiseaux aveugles piquetant les tombeaux.
Mathias s’éteignit, sourire de victime,
Emportant dans la nuit leur amitié sublime.
Restait seul l’enfant-roi aux doigts ensanglantés,
Assis sur un trône de mensonges éventés.

Depuis ce jour, quand la brume étend ses langes,
On entend gémir les pierres en litanies :
« Il avait cru l’Art plus fort que les embrases,
Il a préféré l’ombre aux mains fraternelles.
Que toute âme perdue qui passe ici s’en souvienne :
Nul serment ne vaut les larmes que l’on retient. »
Les corbeaux maintenant picorent ses prunelles,
Et le livre maudit rit sous les asphodèles.

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À travers les ruines et les échos des voix perdues, ce poème nous rappelle que l’art, bien que sublime, ne peut remplacer les liens humains. Les serments faits dans l’ombre finissent souvent par consumer ceux qui les prononcent. Que cette histoire vous invite à réfléchir sur les choix que nous faisons, les promesses que nous tenons, et les larmes que nous retenons. Car, au-delà des ruines, c’est dans les cœurs que réside la véritable immortalité.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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