qui m’as si souvent empoissonné l’existence
de tout petits poissons d’argent
et d’or
car d’or est déjà comme on le sait tout ce qui vaut
ni les bons mots ni les bons sentiments de l’origine de ces oripeaux
ne nous accompagneront au tombeau que saurons-nous
l’or si
mais l’or cela peut être aussi
le sourire d’une fille dans la pénombre d’un bal
deux jambes qui tricotent sous un soleil printanier
une furtive caresse sur une épaule qui ne se dérobe pas
l’or c’est cacher pudiquement ce que l’on aime trésor
taire les mots qui blesseraient ou seraient injurieux porter partout en soi et chez les autres la paix universelle occuper dans le monde une place modeste mais rafraîchissante garder en
somme le dessus du panier jeter le reste à la poubelle et souhaiter après l’inéluctable fin une épitaphe humoristique
Savez-vous ce qui s’est passé tout a paru soudain dérisoire
et même ridicule une fracture et la facture de tant d’erreurs
nous guettions des frissons nous n’eûmes qu’un orage il ne m’intéressait alors qu’une vie illusoire non pas la gloire je m’en foutais mais la perpétuelle évasion hors de
soi
où donc se trouve l’absolu
au coin de cette cheminée là-haut sur le toit
retombant dans des chaussures glébeuses sous un corps fatigué tairai-je la voix des anges qui me parlent
ou dans le dialogue continu avec celui que nous appelons
faute de mieux
Dieu
tels sont
les interrogatoires
péremptoires
à l’instant d’entrer en gare
côté départ
Je ne me soucie plus d’être le roi de l’univers
l’ai-je jamais été
et disons-le tout net qu’est-ce qu’un roi
un roitelet eouronne
un rien un pet de nuage ronde
et qu’est-ce que l’univers et chancelante
tout et rien ongles rognés
autorité contestée nous naviguons à vue dans un monde surfait queue basse et jamais ne nous posons cette question que sommes-nous au juste
nous minables petites bulles à la surface de la terre bouillonnante nous et notre espérance de vie inquantifiable à l’échelle de l’univers nos pauvres tentatives
d’explication dudit