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Au Subjectif

Dans le poème ‘Au Subjectif’, Alain Bosquet offre une introspection captivante sur la puissance des mots et leur capacité à capturer notre existence. Écrit au 20ᵉ siècle, cette œuvre témoigne de l’importance du langage comme reflet de nos émotions et de nos pensées. À travers des métaphores saisissantes, Bosquet nous invite à réfléchir à la relation entre le langage et notre identité, faisant de ce poème une exploration essentielle pour quiconque s’intéresse à la nature de la communication humaine.
Je suis le fils d’une consonne et d’un proverbe.
Un peu de chair qui chante avant de se faner.
Assis parmi les mots, comme un cromlech imberbe.
Je trouve en eux ma foi ; je pourrais me damner
Pour les plus pervertis.
Cher mot de « coloquinte »,
Tu es l’œuf et la cloche et la cinquième toux
Du jardin trop mouillé.
Ma paupière est empreinte
De ta brune fureur, mot d’ « ecchymose » : tout.
Dans mon esprit, veut te céder ; tu es méduse,
Tu es forêt féline où glousse le ruisseau.
«
Gypaète », mot fou, tu cries, tes plumes s’usent
Contre mon foie ; tu m’as mordu, tu prends d’assaut
Le nuage sacré ; quel fakir, quel ermite
Remplaces-tu dans les mosquées de la terreur ?
Mot d’ « amadou », furtif comme un prêtre, j’imite
Tes carnavals qui récompensent les menteurs
Pour leur plus beau mensonge.
Aucun mot ne me
[sauve.
Si je dis « équateur », c’est la corde où je pends.
Si je dis « aloès », soudain les pierres fauves
Dévorent la montagne, avec des cris de paons.
Mais combien je les aime ! « Œillet » veut dire
[« plage ».
«
Grain » signifie « miroir ». «
Moleskine » et
[« citron »,
Mots si câlins qui m’ont réduit en esclavage !
Je n’ai pas d’autres dieux ; quand ils me jugeront,
Coupable prosateur, je serai la matière
Dont naissent les refrains.
Je m’appelle « cristal », «
Amarante », « coursive », et la voyelle est fière
De boire la rosée dans mon nom végétal.
Mon pseudonyme, « tamanoir » !
L’on dit « cimaise »
En me voyant rêver.
L’on pense « bigarreau »
Dès que mon œil s’égare; et l’ouragan s’apaise
De conjuguer le verbe « étourdir ».
Cérébraux,
Mes vocables !
Gâchée, ma syllabe à rétines !
Je prononce « cravache » : elle est un léopard.
Je répète -« banquise » : elle devient comptine.
Les mots, ces comploteurs, me tiennent à l’écart
De tous leurs guets-apens.
J’annonce « mandra-
[gore » :
C’est un kilo de clous.
Je chante « autodafé » :
Serait-ce une barrique où le vin s’évapore ? «
Pivert », tu n’es qu’un mot; tu devrais m’étouffer.
«
Guillotine », pourquoi n’as-tu pas de pétales
Puisque tu pousses dans la plaine ?
Tapageur,
Mon beau « volcan » : voici trois siècles qu’il avale
Sa propre tête en feu.
Je vis de mes terreurs.
Les moindres mots voudraient signifier autre chose. «
Ivoire » égale « ébène » ; et « colombe »,
[« chardon ».
Ils m’ont désincarné.
Mes verbes s’interposent
Entre moi-même et moi.
Je demande pardon
À ceux qui m’ont connu.
Me voici le suffixe
D’un nom dénaturé.
Qu’on me dise : «
Chacal ! »
Pour insulter ma race. Ô bipède prolixe,
Je meurs de m’exprimer.
La parole est un mal.
À travers ‘Au Subjectif’, Alain Bosquet nous rappelle que les mots sont bien plus que des simples outils ; ils nous façonnent et nous définissent. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de cet auteur fascinant ou à partager vos réflexions sur ce poème puissant.

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