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Corne D’aurochs
Dans ‘Corne d’Aurochs’, Georges Brassens nous plonge dans un univers de satire et d’humour. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème expose les travers et les hypocrisies de la vie amoureuse à travers le personnage éponyme. Brassens, figure emblématique de la chanson française, réussit à marier poésie et critique sociale avec une légèreté déconcertante, offrant ainsi une réflexion sur la nature humaine et le quotidien.
Il avait nom Corne d’Aurochs, ô gué ô gué Tout le monde peut pas s’appeler Durand, ô gué ô gué. En le regardant avec un œil de poète, On aurait pu croire à son frontal de prophète, Qu’il avait les grandes eaux de Versailles dans la tête, Corne d’Aurochs. Mais que le bon Dieu lui pardonne, ô gué ô gué C’étaient celles du robinet ! ô gué ô gué. On aurait pu croire en 1′ voyant penché sur l’onde, Qu’il se plongeait dans des méditations profondes, Sur l’aspect fugitif des choses de ce monde, Corne d’Aurochs. C’était hélas pour s’assurer, ô gué ô gué Qu’ le vent n’ l’avait pas décoiffé, ô gué ô gué. Il proclamait à son de trompe à tous les carrefours « Il n’y a qu’ les imbéciles qui sachent bien faire [l’amour, La virtuosité c’est une affaire de balourds », Corne d’Aurochs. Il potassait à la chandelle ô gué ô gué Des traités de maintien sexuel, ô gué ô gué Et sur les femmes nues des musées, ô gué ô gué Faisait F brouillon de ses baisers, ô gué ô gué. Et bientôt petit à petit, ô gué ô gué On a tout su, tout su de lui ô gué ô gué. On a su qu’il était enfant de la Patrie, Qu’il était incapable de risquer sa vie Pour cueillir un myosotis à une fille, Corne d’Aurochs. Qu’il avait un p’tit cousin, ô gué ô gué Haut placé chez les argousins, ô gué ô gué Et que les jours de pénurie, ô gué ô gué II prenait ses repas chez lui, ô gué ô gué. C’est même en revenant d’ chez cet antipathique Qu’il tomba victime d’une indigestion critique Et refusa F secours de la thérapeutique Corne d’Aurochs. Parce que c’était à un Allemand, ô gué ô gué Qu’on devait le médicament ô gué ô gué Il rendit comme il put son âme machinale Et sa vie n’ayant pas été originale L’Etat lui fit des funérailles nationales, Corne d’Aurochs. Alors sa veuve en gémissant, ô gué ô gué Coucha avec son remplaçant, ô gué ô gué.
Ce poème nous pousse à réfléchir sur la banalité de nos existences et les illusions que nous entretenons. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Georges Brassens pour découvrir la richesse de sa poésie et son regard acéré sur la vie.