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Maisons dans le Corps

‘Maisons dans le Corps’ de Jacques Izoard est un poème saisissant qui explore la complexité de l’expérience humaine à travers des images poignantes et évocatrices. Écrit au 20ᵉ siècle, ce poème appartient à un mouvement littéraire qui cherche à exprimer la profondeur des sentiments et lors de la rencontre entre l’extérieur et l’intérieur. La voix poétique d’Izoard nous entraîne dans un univers peuplé de sensations intenses, offrant une analyse pénétrante des dimensions corporelles et émotionnelles de l’être.
Celui-ci vit dans l’épaule et celui-là dans le talon. J’entre au logis des voyelles : une femme y lave à grande eau corridors et verrières. Un arbalétrier goguenard éventre édredons et volailles. Corps. Castille. Mine minée sous la maison, sous la saison, sous l’espiègle aventure des dards, des épines. Maison tissée dans le doigt, légère alcôve où les plies ne meurent que de leur ombre. Minuscule écho du rêve. Merci bleu des tourments. Maison dans la maison. Corps. Castille. Femme éphémère ou rivière, rivière. Ce qu’un mont de neige dissimule, je le sais. Je glisse tes seins dans mes mains nouvelles, touchant l’étui obscur en un frottis de mirabelles. Corps : petit sommeil, vigie du jour neuf, épouvantail d’écume, colporteur de sabots, de dés à coudre, ou voleur d’osselets. Je vécus tour à tour dans l’épaule ou la jambe. Le souffle abandonna ma parole, mon vertige. Qu’éclate un carnage de serres aiguës, de sarcasmes ! Le petit seigneur des rêves allume un feu de joie. Je vêts mes doigts de laine et j’arrache les yeux des dormeurs inutiles ! Et que la lave emporte mes tombereaux de suie ! Dix femmes dorment dans la maison des plumes. Et j’arrache l’aile de la plus transparente. J’emporte avec moi les bras creux des plus belles. Je glisse ma langue dans la bouche d’Hélène. L’étau broie le bleu des escrocs insultés. Luette avec de menus mots. J’éparpille les dés, les cerises. Nul ne dort dans le clos des jasmins et des cygnes. Deux œufs posés sur l’œil font rouler la pupille, font chanter le cristal. Et les gens minces me dévêtent, me dénigrent. Empoigne ou noyade, ou refus. Ceux qui disent «rebelle !» savent les chocs, les nudités. Dans quelle nuit s’enfermer? Les chambres de la suie sont les chambres du gel. Mais nous serrons nos corps dans des étuis de fées. J’avais dix ans, j avalais l’eau fendue des rivières. Je craignais tout, le corps de mon père derrière le soleil noir. Sifflait la verge aiguë quand je voulais dormir. Je cachais mon corps au-delà de la langue. Voyage sous la peau quand tu dors sans regard : poulpes, hérissons, guêpes cherchent ton cœur. Et c’est la sarabande. Et c’est la sœur des sœurs qui boit le doré liquide. Cache dans le talon ton trésor de paroles. Soleil cousu d’eau limpide. Le petit parfum des laines laisse le cœur en alerte. Et la maison cache la chaleur du jour bleu qui succombe. Les paupières sont si fines qu’un doigt d’enfant les brise. L’aveugle étau du sang serre la morte hébétude. Mouvement du bras: le coq noyé m’appelle et je cache les bibelots de buis, je caresse mes sifflets de soie. Le toucheur d’épaule est un pirate. Et nul dormeur ne dort dans ma salive. Nul poing n’étouffe le cœur qui bat. Rêviez-vous d’urinoir, d’adolescent bleu dès la douche ou caressant le membre alléché dès la dérobade et le toucher? Je fourrai la langue aladine où passa le doré liquide et la douceur, l’amande avalée dès qu’ubu réveilla l’androgyne. Et le souffleur rasé prononce : «Faut-il sans odeur adorer le lys surgi de l’étoffe, de l’éclair, dont le front garde une étoile ?» L’enfant saisit le manche où dort le loir qui délire, où respire la liqueur, où l’assommoir délivre à coups d’encensoir noir (l’éléphant dans l’urinoir), le doux boutoir du givre accueilli par les doigts. Le bègue atteint la flèche et les mots vont nourrir la gousse, la bouche écarlate. Nul instrument ne moud la main tendue, la langue. Va-et-vient de velours sous l’arc bandé du cuir. Saisir le seing qui bute le pâle ouvrier du plaisir, l’arthur ensemencé du rêve où le passant nu retrouve quatre sabots de destrier, sur le pavé de l’écurie, l’alcool, l’éther, l’urine, jasmin vagabond de l’extase.
En conclusion, ‘Maisons dans le Corps’ nous rappelle que chaque geste, chaque souvenir a sa place dans notre histoire personnelle. N’hésitez pas à plonger plus profondément dans l’œuvre de Jacques Izoard et à partager vos impressions.

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