L’Étoile de la Solitude
I
Sur l’horizon brûlant où le ciel se déploie,
Errant, voilà le soldat aux âmes en émoi,
Loin du fracas des armes, du tumulte des rangs,
Il revient, cœur meurtri, par le devoir trop grand,
Vers ce désert infini, vaste et silencieux,
Où l’ombre de son passé se fait douloureux.
Ce pas, lourd fardeau, tracer de ses douleurs,
N’en laisse qu’un écho aux souvenirs et malheurs,
Il fut jadis l’ardeur d’un noble guerrier,
Mais l’art de combattre a éteint ses attraits,
Et dans l’immensité des sables oubliés,
Naît un chagrin profond aux songes tourmentés.
II
De ses jours sanglants, les souvenirs s’effacent,
Tel un mirage errant aux lueurs de disgrâce,
Là-bas, sur les rivages de batailles passées,
Les frères tombés demeurent âmes égarées,
Leurs noms se taisent en volutes de silence,
Le vent leur prêta l’écho d’une triste cadence.
Au front des tempêtes, sa vie fut un fardeau,
Chaque coup, chaque pas coûtait un peu trop,
De la mort voilée de tristesse, son regard pleure,
En quête d’un repos, d’un ultime bonheur,
Mais guerre et solitude enserrent son destin,
Le guidant vers ce désert aux mystères vains.
III
Errant sur la dune aux reflets d’argent fané,
Il marche, solitaire, l’âme en quête d’un passé,
Le sable, complice, porte traces de son errance,
Chacune de ses empreintes chante sa souffrance,
L’astre de la nuit, timide et bienveillant,
Lui murmure l’adieu du jour s’éteignant.
Entre cieux et terre, la solitude s’insinue,
Ses pas résonnent, lourds, sur la terre inconnue,
Chaque grain, une larme, versée en pure errance,
Dans l’immensité froide se perd son espérance,
Et le vent glacial lui conte en vers mélancoliques,
Les légendes funestes d’instants éphémères, prolifiques.
IV
Sous la voûte étoilée, il s’arrête, esseulé,
Contemplant l’astre unique d’un trait illuminé,
« Ô lueur sincère, guide de ma destinée,
Dis-moi, pourquoi mon cœur demeure tourmenté ? »
Une voix se fit entendre dans le silence du soir,
Une muse de clarté, aux reflets d’espoir :
« Soldat aux âmes blessées, en quête d’un repos,
Votre route se perd en des vastes et durs maux;
Le temps emporte en son flot les rancœurs éphémères,
Et la solitude seule demeure, fière et austère.
Accueille ton adieu, en ce lieu déserté,
Car l’ultime instant ainsi s’est déjà scellé. »
V
L’adieu devant l’étoile, en un vibrant murmure,
Fut salué par le vent, délivrant ses augures,
La voix du firmament guida ses phrases amères,
En échos de jadis, passions d’armes et de prières,
Que nul ne saurait effacer en un souffle béni,
Telle une flamme vacillante au cœur de l’infini.
Le soldat, las, contempla l’astre dans son ciel,
L’écho du destin s’inscrivait en insaisissable appel,
Il se souvenait d’un frère, complice sur le champ,
Un être cher disparu, vestige d’un temps éclatant,
Les deux âmes, liées par le fracas et le sang,
Se séparaient en silence, scellant un douloureux pacte.
VI
Au seuil d’un crépuscule, quand l’ombre s’étend doucement,
Il s’agenouille, reprochant aux cieux son triste tourment,
Les dunes, témoins muets, recueillent ses soupirs,
Et les vents transpercent l’âme comme d’amers zéphyrs,
« Adieu, cher compagnon, que le destin t’emporte,
Dans l’ultime étreinte, que l’amour toujours emporte. »
Les mots se tissent en un adieu infini et poignant,
Où l’étoile, complice, éclaire l’instant déclinant,
« Va, voyageur, et porte en ton cœur la mémoire
Des rêves dérobés aux orages de la guerre noire,
Si le sort t’avait cru, laisse choir sur tes yeux
La lumière d’un aurore en des jours silencieux. »
VII
La désolation sublime se pare d’un funeste voile,
Où les cœurs solitaire se meurent en un rituel loyal,
Le soldat, perdu entre ombre et éclat de luisance,
S’avance, déchiré, vers sa fatale espérance,
Chaque pas résonne comme un glas dans la nuit,
Tandis que s’éteint, triste, l’ultime astre qui luit.
Dans ce désert sans retour, il chante sa mélopée,
Une complainte d’antan, d’une vie d’âpreté,
Les échos de ses combats se fondent à la brise,
Telle la voix d’un oracle, qui doucement se déguise,
Et chaque syllabe porte la douleur de l’exil,
Dans la nuit immuable, de son destin servile.
VIII
Les ténèbres s’épaississent, en un drap inéluctable,
Son âme en perpétuel errance, en quête de l’inestimable,
Sur le sable foudroyé, par la lumière d’un astre,
Il se souvient d’un adieu, d’un moment qui s’âtre,
La rencontre avec l’étoile, en un dialogue céleste,
Lui offrit l’ultime repos d’une trame funeste.
« Ô noble voyageur, aux regrets infinis,
Accepte le doux sommeil, en ce lieu de minuit,
Laisse ton cœur se délester des fardeaux et des pleurs,
Car l’aurore, sincère, viendra balayer tes malheurs. »
Mais le soldat, fier et las, sentait en son être
Le poids d’un destin cruel, que nul ne pouvait tromper.
IX
La nuit, complice des douleurs et des regrets muets,
Fut le témoin d’un adieu scellé en des sanglots discrets;
Sous l’unique étoile, le murmure d’un ultime serment,
Ressuscita l’espoir fragile d’un amour défaillant,
Pourtant, la vie, implacable, offrait son triste tribut,
Et le destin, en silence, lui mettait l’âme à nu.
Dans le silence du désert, le souvenir d’un ami
Renaissait en chaque souffle du vent qui ainsi prie,
L’image d’un camarade, complice des heures funestes,
Hantait son cœur meurtri, en ces instants si quêtes,
« Tu resteras à jamais, dans l’ombre de mon être,
Ton souvenir, tel un phare, saura à mon cœur renaître. »
X
L’heure fatidique sonna alors, en un murmure glacé,
La voix de l’étoile scintilla d’un adieu brisé,
Le soldat, las et noble, se dressa dans l’obscurité,
Affrontant la destinée, en humble vérité,
« Puisse ma vie n’être qu’un écho dans l’immensité,
Et que ma douleur s’efface en douce éternité. »
Le regard plongé dans l’astre d’un scintillement tendre,
Il proféra ces mots, comme pour mieux se défendre :
« Ô lueur solitaire, guide de mes errances vaines,
Toi qui connais mon fardeau et mes tourments sans chaînes,
Emporte-moi en ton sein, loin des rixes et du mal,
Car mon cœur se brise, las, en ce monde si fatal. »
XI
L’adieu s’acheva en un soupir, en un instant suspendu,
La voix de l’étoile s’éteignit, laissant l’âme perdue,
Les dunes, en majesté, recueillirent son dernier cri,
Alors que le froid du destin parcourait son esprit,
Et dans ce désert infini, sans espoir ni retour,
Son être se dissout, consumé par son lourd séjour.
La nuit s’allongea, drapant le monde d’un voile noir,
Le soldat, tout en silence, goûtait à l’adieu d’un soir,
Ses pas se firent plus lents, témoins de l’ultime exil,
La solitude, compagne, l’enlaçait d’un geste fragile,
Et dans le murmure du vent, son âme se confia
À l’écho de souvenirs, que jamais il n’oubliera.
XII
Alors que l’astre se meurt, dernier éclat dans la nuit,
Le soldat, inéluctable, s’avance, rompt le bruit,
De la vie et de ses cris, des illusions déçues,
Son cœur se fait le tombeau de ses joies révolues,
« Adieu, monde indifférent, adieu aux feux de guerre,
Je m’en vais vers l’abîme, emporté par la poussière. »
Sous le regard de l’étoile, son destin se scelle,
Il franchit le seuil obscur d’une fin cruelle,
Les sables recueillent alors, en un silence éternel,
Les bribes d’un passé, d’un rêve jadis fidèle,
Et le vent murmure en soupirant aux confins du ciel,
Un dernier vers d’adieu, funeste et intemporel.
XIII
Ainsi finit l’odyssée d’un soldat en exil,
Marchant, las et solitaire, vers un destin hostile,
Son âme, en martèlement, se confond avec la nuit,
Chaque pas, comme une larme, efface l’espoir ou fuit,
Et l’étoile solitaire, ultime guide et compagne,
Sut que l’adieu scellait une tragique campagne.
Les dunes, pauvres témoins de son désespoir immense,
Gardent en leur sein le secret de cette danse,
Où chaque grain de sable incarne l’âme égarée,
D’un homme à la foi brisée et à la vie écorchée,
Tandis que l’infini désert, de son verbe incertain,
Raconte en notes funèbres la fuite des lendemains.
XIV
Les heures se mêlent en un kaléidoscope d’amer,
Où chaque minute amère semble condamner son univers,
Le soldat, en proie au temps, se laisse porter par l’ombre,
Et son cœur, tel un navire, sombre sur des rives sombres,
« Que fut donc ce destin, cette nuit aux masques tristes,
Où tout s’efface, où l’espoir en poussière se résiste ? »
Sa voix se perdit en un chœur de lamentations subtiles,
Résonnant dans le vide, en échos d’âmes volatiles.
La nature, implacable, assista à cet adieu cruel,
Et les étoiles en pleurs sur le désert se firent fidèles,
Telles les sentinelles d’un destin de solitude amère,
Elles veillaient sur ce voyage, sur ce cœur de pierre,
En un hymne funèbre, où se mélange la douleur,
Celui d’un soldat errant, prisonnier de sa propre peur.
XV
Au terme de sa marche, l’horizon s’assombrit encore,
Le soldat, las, comprit que son temps n’était que mort,
Il laissa derrière lui l’ombre d’un passé tourmenté,
Où les éclats de bataille s’étaient en vain disséminés,
Et dans la clarté vacillante de l’unique étoile,
Il grava dans le vent l’adieu d’une vie qui se râle.
« Ô solitude fidèle, mon ultime compagne,
En ton sein j’ai vu s’écouler la tristesse et l’épagne,
Que le destin soit scellé, et mes pas s’enfoncent ici,
Dans le vaste désert, où nul amour ne survit,
Je m’égare en ton sein, parmi des dunes silencieuses,
Emporté par l’adieu d’âmes désormais silencieuses. »
XVI
La nuit s’allongea, et en son sein s’entassa la peine,
Le soldat, en dernier regard, contempla son ancienne scène,
Les champs de bataille, les cris, les espoirs déchus,
Tout s’efface et s’enfuit en une brume inconnue,
Mais l’étoile, comme un phare, persiste en éclat fragile,
Rappelant que malgré tout, l’adieu demeure docile.
Sous l’immensité du ciel, il se recueillit en silence,
Chaque étoile était un adieu, une ultime révérence,
Puis, d’un geste fatal, il s’abandonna aux sables,
Déposant son âme en des lieux éternels et instables,
Le vent emporta son murmure, dernier vers d’une vie,
Qui s’éteignait en douceur, dans l’ombre infinie.
XVII
Là, dans le désert infini, son esprit se dissout,
Une larme d’adieu scellée en un souffle, en un tout,
Il s’estompe et s’efface, comme l’ombre d’un passé,
Là où le chagrin immuable se voit magnifié et glacé,
Et l’unique étoile pleure en un scintillement ancien,
Tantôt guide, tantôt funeste, témoin de son chemin.
La solitude, amère amante, recouvre son être,
En une étreinte silencieuse, de tristesse à paraître,
Elle enlace ses restes, en un ultime bercement,
Où chaque grain de sable est un adieu, un serment,
Et le désert, en son royaume de silences infinis,
Garde en mémoire à jamais l’absence de ces amis.
XVIII
Le crépuscule s’efface, laissant place à l’obscurité,
Et l’âme du soldat se fond en une ultime vérité,
Il demeure désormais un mythe, une ombre sur le sable,
Le souvenir d’un combat, d’un destin impitoyable,
Dans l’écrin silencieux du désert aux lueurs pâles,
Se murmure encore l’adieu sous l’astre de l’étoile.
Ainsi se clôt ce chant, véritable écho du passé,
Où l’homme, seul et meurtri, s’unit à l’ombre effacée,
De ses pas résonne en vain le glas de sa destinée,
Et l’univers, en témoins, recueille sa mélancolie,
Offrant en héritage l’adieu d’une âme esseulée,
Que nul ne pourra jamais, à travers le temps, oublier.
XIX
Et dans l’ultime silence, le désert respire encore,
La mémoire du soldat se grave en un funeste décor,
L’étoile, seule gardienne d’un destin brisé en soupirs,
Laisse dans son sillage l’adieu d’un rêve à s’enfuir,
Tel un dernier bijou, la solitude devient prière,
Pour celui qui, en silence, vit l’ultime lumière.
Ainsi se clôt le romanesque chant de la douleur,
Le soldat, adieu en main, fuit vers sa fin en labeur,
Chaque vers, chaque mot, s’inscrit dans la nuit glaciale,
Témoignant d’un destin cruel, d’une âme sans égale,
Adieu, murmure le vent, qui berce ces instants si tristes,
Car la solitude règne en maître, éternelle et optimiste.
XX
Dans l’infini de ce désert, où nul écho ne se perd,
Le soldat s’estompe à jamais, emporté par l’univers,
Ses pas se fondent en poussière, ses songes se volatilisaient,
Dans le silence d’un adieu, que l’astre seule glorifiait,
Et l’étoile, solitaire témoin d’un destin consumé,
Chante encore l’éternel adieu, d’un cœur à jamais brisé.
Ainsi, dans le fracas du temps, en une tragique apothéose,
Le soldat et sa solitude scellent leur douloureuse métamorphose.
Chaque vers se fait l’ultime supplique d’un rêve désormais enfui,
Tandis que la nuit s’empare des âmes et qu’en silence tout s’enfuit,
Et par un adieu sous la lueur d’une étoile en agonie,
L’homme devient légende, triste et immortelle poésie.