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Élégie Iv – Élégie
Dans ‘Élégie Iv – Élégie’, Jacques Ancet nous plonge dans une profonde méditation sur la mémoire et la mort. Écrit au cœur du 20ᵉ siècle, ce poème révèle les émotions complexes liées à la perte d’un être cher, tout en utilisant des images évocatrices telles que les mouettes et la lumière. Ancet, poète contemporain, maîtrise l’art de capturer l’éphémère et le permanent, ce qui rend son œuvre intemporelle et touchante.
Dans la beauté de l’éphémère, marchant (mouettes montagnes), je pense à toi. Ou est-ce ton visage, intermittent, qui vient se penser en moi, traverser mes gestes, mon regard, la rêverie de mars proche dans la lueur des eaux ? Autour, vont et viennent les voix, elles tournent comme le désordre des mouettes criardes, mais c’est le silence que j’entends, celui de ta voix qui ne parlera plus et que je cherche dans la stupeur de la mémoire. Le poing du temps s’est refermé sur les images successives que je garde de toi. Plus rien ne pèse. L’instant de la lumière est notre unique certitude et puis nous nous perdons : la clarté s’assombrit, les heures se dispersent comme les atomes de ton corps ou le remous de ton visage trop vite dissipé. Je n’ai de toi qu’une photographie. Je la regarderai : tous les deux, côte à côte, fixant un présent disparu. Je toucherai tes livres, j’écouterai leur bruit de pages, le silence des mots seuls à présent à porter ton souffle parmi nous. Terrifiants sont les mots, disais-tu, terrifiants parce qu’ils attendent et n’attendent plus. Ils t’ont laissé partir. Ce sont eux aujourd’hui qui demeurent. J’y chercherai un dernier signe, un éclat bref, enfance ou larme, et je les verrai fuir, étinceler, évoquant, comme les mouettes au soir, une figure étrange qui te ressemble. Qui parle dans ces mouvements des phrases glissant vers toi qui ne peux plus les lire ? Qui écoutera ma voix qui ne sait plus t’atteindre? Parler, n’est-ce qu’essayer de peupler ton absence de ce peu d’air échappé à nos lèvres ? Je voudrais ne pas te quitter encore, t’accompagner dans cette brume où tu t’effaces, mais la vie me rejoint, son souffle sur le visage et tu n’es plus. Les corps flottent dans la lumière, les mouettes, les voix tournent toujours. Ta mort à mes côtés, je marche dans le soleil, je passe, j’emporte ton image (éclair d’eau) dans la splendeur évaporée des choses.
Ainsi, ‘Élégie Iv – Élégie’ nous encourage à réfléchir sur la manière dont nous portons les souvenirs de ceux que nous avons perdus. Partagez vos pensées sur ce poème ou explorez davantage l’œuvre de Jacques Ancet pour découvrir d’autres réflexions sur la vie et la mémoire.