Dans son poème ‘Jodelle, Mes Sonnets ne Sont que Simple Prose’, Jacques Grevin interroge la nature même de l’amour et son influence sur la création poétique. Écrit à une époque où la poésie était un art courtisé, ce texte incrémente une critique de ceux qui feignent des sentiments par le biais de vers embellis. Explorez cette oeuvre emblématique qui fusionne émotion et introspection.
Jodelle, mes sonnets ne sont que simple prose, Que l’amour accourcit selon son bon advis, Et moy, comme le feu qui esmeut mes esprits S’allume ou s’attiédit, le rythme j’en compose. Cil qui feignant l’amour, en son esprit dispose De montrer par ses vers ce qu’il a bien appris, Affin de s’acquérir du verd laurier le pris, Remasche les secrets de la Métamorphose : Mais moy que l’Amour tient dès long temps prisonnier, Captif comme un forçaire au joug de mon collier, Je n’escry la grandeur, mais le mal qui me blesse : Et je n’estime pas un homme estre amoureux Qui farde affecteement ses beaux vers orgueilleux En tant qu’il ne le peult pensant à sa Maistresse.
Ce poème nous pousse à contempler la vérité derrière nos propres expressions d’amour. N’hésitez pas à découvrir d’autres œuvres de Jacques Grevin pour plonger plus profondément dans ses réflexions sur les émotions humaines.